On ne saurait passer sous silence, même si cet anniversaire est le 1200e, la mort le 28 janvier 814 de cet éminent monarque qui fut si grand, que l’adjectif magne – du latin magnus, grand – a été accolé à son nom pour donner celui sous lequel on le connaît en français: Charlemagne.
Pour s’y retrouver dans une histoire aussi lointaine et se garder des légendes qui n’ont pas manqué de fleurir sur la tombe de ce personnage fringant, il est bon d’avoir un guide bien informé. Et ce guide nous l’avons avec l’ouvrage de Jean Favier consacré à Charlemagne aux éditions Tallandier.
Car Charlemagne est un souverain tout aussi remarquable que complexe à cerner. J. Favier s’en explique ainsi dans l’introduction de son ouvrage. «Il y a bien des figures derrière ce nom, Charlemagne.»
L’historien ne saurait s’arrêter à l’une d’elles sans que s’imposent les autres. L’homme de l’histoire, à lui seul, suffit pour un livre, avec sa personnalité hors du commun, ses ambitions politiques et intellectuelles, son destin de chef barbare promu successeur des Césars, avec le double plan constant de motivations politiques et religieuses qui sous-tendent aussi bien les campagnes en arme que l’organisation de la société chrétienne à l’inspiration de saint Augustin.»
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Et l’historien évoque d’autres aspects de ce personnage «demeuré présent à l’histoire. On ne peut tenir son destin pour achevé lorsqu’en janvier 814 le vieil empereur s’éteint… L’historien qui lui consacre un livre ne saurait ignorer (son) histoire qui se poursuit pendant douze siècles.» Et Favier précise que le mot biographie «convient mal à un livre sur Charlemagne.