Les Jeux olympiques étaient de retour dans les dernières semaines avec leurs étonnants athlètes. Mais combien parmi les millions de téléspectateurs fascinés savent que nombre d’entre eux vont hypothéquer leur santé et endurer pour longtemps de multiples maux articulaires et autres?
«Mens sana in corpore sano», dit la sage et séculaire formule. Beaucoup d’athlètes semblent néanmoins prêts à tout pour voir leur nom écrit en lettres d’or au panthéon des JO, quitte à écourter leur vie. Pour certains il y a le gros lot à gagner (trois millions de yens au Japon pour une médaille d’or), pour d’autres la possibilité d’une vie meilleure (comme ces athlètes qui profitent des compétitions pour fuir leur pays).
L’une des aberrations des JO, ce sont ces foutus records à battre, encore et toujours, et qui n’existaient pas du temps des Jeux antiques. Je pense que, tant qu’il y aura des records à battre, il y aura du dopage. De toute façon, les hommes et les femmes ne pourront indéfiniment aller plus vite, sauter plus haut… Ils ont atteint leurs limites. Battre un record aujourd’hui ne prouve qu’une chose en réalité: qu’un athlète a fait subir à son corps les pires traitements pour y arriver.
Il est à se demander si les humains qui établiront des records dans un futur proche seront normalement constitués. Y aura-t-il alors des Jeux pour les «normaux» et d’autres pour les «bioniques», les Jeux olymbioniques? Que cesse la surenchère! Aux oubliettes les records! Qu’on récompense les trois meilleurs concurrents à une compétition et qu’on gomme le reste. Il faut aux athlètes rester des hommes, et rappeler un peu ceci: la pratique d’un sport est chose plus importante que la victoire.
L’autre aberration des JO, c’est le regroupement des athlètes par pays d’appartenance. Ce que les pays veulent, c’est rapporter le maximum de médailles pour se faire bien voir à la face du monde, et, pour leurs dirigeants, se faire bien voir à la face du peuple. Rien de moins politique, quoi. Comme si rapporter beaucoup de médailles prouvait la force et la valeur d’un pays (la petite ex-Allemagne de l’Est est déjà arrivée première au classement des médailles). On veut rapprocher les pays, c’est le contraire qui se produit, chauvinisme aidant.