C’est le 19 mars dernier, dans le cadre du colloque Les Pays d’en haut, que le Centre de recherche en civilisation canadienne-française de l’Université d’Ottawa a remis son prix 2015 à Raymond Mougeon, professeur émérite du Département de français du Collège Glendon de l’Université York à Toronto.
Raymond Mougeon est un pionnier dans le domaine des recherches sur le français en situation minoritaire, et en particulier des recherches sur la francophonie ontarienne. Selon France Martineau, directrice du projet Le français à la mesure d’un continent à l’Université d’Ottawa, «le regard qu’il porte sur la langue et ses locuteurs est aussi marqué d’un profond respect des individus et d’une volonté de rendre compte de la complexité du fait de langue. Ce souci de situer la langue dans son contexte social permet à ses recherches d’être aujourd’hui aussi actuelles qu’il y a trente-cinq ans.»
Sorti de la Sorbonne à Paris en linguistique anglophone, Raymond Mougeon a commencé son doctorat au Département de linguistique de l’Université McGill à Montréal. Terminée en 1973, sa thèse portait sur la question du français en situation minoritaire. Mme Martineau indique que Raymond Mougeon a été le premier chercheur hors Québec «à repenser toute la question du bilinguisme en entreprenant de vastes enquêtes sur les communautés francophones de l’Ontario».
Chercheur à OISE (Ontario Institute for Studies in Education de l’Université de Toronto) dans les années 1970, il s’est intéressé à la relation entre maintien du français, normes et usages linguistiques. «Il est sans doute le premier à avoir proposé d’aborder de front la question des normes enseignées en milieu minoritaire en examinant non seulement le parler des adolescents, mais aussi celui de leurs enseignants en salle de classe.»
