La première quinzaine de janvier n’a pas été tendre pour l’homéopathie. Des deux côtés de l’Atlantique, deux démarches différentes arrivent au même résultat: acheter des gélules équivaut à lancer de l’argent par les fenêtres.
Du côté de la chaîne anglaise de Radio-Canada (CBC), c’est l’émission de défense du consommateur Marketplace, diffusée le 14 janvier, qui a descendu en flammes les prétentions de l’industrie homéopathique. Du côté de la BBC, c’est un reportage de 7 minutes du journaliste scientifique Pallab Ghosh, le 4 janvier.
Le point de départ de ce dernier est un dilemme politique très britannique: en décembre, le bureau de médecine vétérinaire du gouvernement a décrété que les traitements homéopathiques ne pourront plus être prescrits pour des animaux, sauf si leur efficacité est un jour prouvée.
Or, cette exigence… ne s’applique pas aux humains. Le gouvernement n’a rien à redire contre les traitements homéopathiques pour des maux bénins. Les opposants rétorquent que cela donne du coup de la crédibilité à l’ensemble de l’homéopathie puisque, maux bénins ou malins, toute la littérature scientifique (voir encadré) arrive à la même conclusion : zéro impact, zéro guérison.
La BBC a notamment filmé, avec caméra cachée, une homéopathe qui se vante de traiter la malaria avec des gélules, et qui se préparerait à aller le faire en Afrique. Par ailleurs, des pharmaciens britanniques recommandent des gélules comme traitement «alternatif» aux voyageurs des pays tropicaux.