Home staging, couponing, couchsurfing…

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Publié 11/02/2013 par Martin Francoeur

Dans ma plus récente chronique, je vous parlais de phénomènes récents et de tendances sociales à la mode qui ont vu leur appellation anglaise entrer facilement dans la langue française. Ce sont souvent, comme je vous le mentionnais, des activités dont le nom se termine en «-ing» comme scrapbooking, cocooning ou fooding.

L’espace me manquait pour vous glisser un mot sur le couponing, le home staging et le couchsurfing.

Home staging

En matière de décoration et d’aménagement intérieur, le home staging connaît une forte popularité ces années-ci.

Le phénomène est très en vogue dans le milieu immobilier. Cette tendance serait apparue aux États-Unis dans les années 70 et a connu un essor remarquable dans les années 90.

Si remarquable que cette appellation est passée dans la langue française courante – le mot n’est pas encore reconnu dans les dictionnaires – au cours de la décennie qui a suivi, au début des années 2000.

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Ce terme désigne en fait le processus qui consiste à rendre une propriété accueillante et attrayante tout en lui conservant un aspect neutre, et ce, dans le but de la vendre plus rapidement et à meilleur prix.

Certains équivalents français sont proposés, comme valorisation immobilière, valorisation résidentielle et mise en valeur de propriété. Ces trois termes ont été retenus par l’OQLF.

On retrouve aussi, dans l’usage, des expressions comme mise en scène immobilière, qui est pratiquement une traduction littérale de home staging.

L’emploi de mise en scène immobilière est critiqué puisqu’on pourrait y voir une opération visant à tromper l’acheteur.

Couponing

Les chasseurs de rabais connaissent bien le couponing. Sur le strict plan du marketing, le couponing est une technique de promotion des ventes basée sur l’utilisation de coupons de réduction ou de remboursement partiel liés à l’achat d’un produit.

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Mais depuis quelques années, le mot – anglais et sans véritable équivalent si ce n’est que l’impopulaire couponnage – désigne aussi une activité sociale d’échange de coupons.

Des consommateurs se réunissent de manière informelle pour échanger des coupons-rabais, pour partager des trucs et des trouvailles intéressantes, des rabais à saisir.

Le mot n’est répertorié ni dans les dictionnaires, ni dans les glossaires sur le web. Par contre, de plus en plus de sites spécialisés, même francophones, l’utilisent abondamment.

Couchsurfing

Quant au couchsurfing, que l’OQLF traduit en «service loge-trotteurs», il désigne la pratique selon laquelle des personnes disposées à accueillir des voyageurs gratuitement, mettent à la disposition de ceux-ci un divan (couch) ou un lit d’invités.

Un réseau en ligne donne accès à des logeurs ou à des hôtes un peu partout dans le monde. Cela permet d’éviter une des plus importantes dépenses associées aux voyages: le logement.

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Le principe est simple. D’après l’OQLF, puisque ce terme n’est pas entré encore dans les dictionnaires d’usage, «des hôtes remplissent une fiche dans laquelle ils se présentent sommairement, indiquant par exemple les langues qu’ils connaissent, leurs intérêts, de même que le type d’hébergement qu’ils offrent (canapé, chambre, terrain pour y planter sa tente). Un premier contact avec l’hôte est établi avant le départ, le plus souvent en anglais.»

Le couchsurfing a véritablement explosé au milieu des années 2000, grâce entre autres à l’Internet et aux réseaux sociaux.

Le système a pour principal avantage de favoriser un réel contact avec les cultures locales et d’ajouter une dimension humaine au voyage.

Si le «système loge-trotteurs» est un fort joli terme français pour désigner cette pratique, l’usage ne lui fait pas honneur. En français, on propose aussi canapé d’hôte, un peu sur le modèle de chambre d’hôte.

Il existe aussi un dérivé, couchsurfer, qui désigne aussi bien la personne qui reçoit que celle qui est reçue. L’OQLF recommande logeur pour la personne qui reçoit, et invité, voyageur ou encore visiteur pour celle qui utilise le service.

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Voilà. Cela complète mon listing de mots en «-ing» qui désignent des activités populaires et à la mode.

Il semble bien que ce soit la mode de désigner de telles tendances avec des mots anglais qui se terminent ainsi. On pourrait presque dire que c’est du néologisming!

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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