Hockey féminin: Marie-Philip Poulin, la capitaine en or

Entrevue avec la triple médaillée olympique

Marie-Philip Poulin était à Toronto les 11 et 12 janvier derniers (Photo: Chris Young)
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Publié 20/01/2020 par Cindy Caron

Le hockey féminin est au coeur des discussions dernièrement, notamment en raison de la dissolution de la Ligue canadienne de hockey féminin (CWHL en anglais) et la création subséquente de l’Association des joueuses professionnelles de hockey féminin (PWHPA).

L’Express s’est entretenu avec la capitaine de l’Équipe nationale canadienne, Marie-Philip Poulin.

Marie-Philip en bref

La capitaine d’Équipe Canada a une feuille de route bien garnie. Triple médaillée olympique, Marie-Philip a gagné l’Or à ses premiers Jeux à Vancouver en 2010, l’Or à Sotchi en 2014, et plus récemment l’Argent aux Jeux de Pyeongchang de 2018.

Elle a également remporté les championnats du monde, la Coupe Clarkson, et reçue presque tous les honneurs individuels de la CWHL. Elle est considérée comme une des plus grandes joueuses de hockey de l’histoire.

Marie-Philip lors d’un match à l’aréna Herbert H. Carnegie de Toronto. (Photo: Chris Young)

Digne d’un film hollywoodien

On peut dire que Poulin a été en grande partie responsable des deux dernières conquêtes de la médaille d’or du Canada.

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En 2010 elle a compté les deux seuls buts de son équipe dans une victoire de 2-0 face aux États-Unis.

En 2014, dans un scénario digne d’un film hollywoodien, elle a inscrit le but égalisateur alors que le Canada tirait de l’arrière et a propulsé son équipe sur la plus haute marche du podium en inscrivant le but gagnant en prolongation.

«C’est deux histoires magiques. Sotchi c’était quelque chose d’incroyable, un conte de fée. Vancouver c’était mes premiers Jeux, au Canada, avec ma famille là c’était très spécial. C’est dur à mettre en mots ce qui s’est passé. Avoir 18 ans et vivre mes premiers Jeux olympiques au Canada, je n’aurais pas pu demander mieux!»

Marie-Philip célébrant sa médaille d’or aux Jeux de Sotchi.

Capitaine

Celle que l’on appelle souvent «la Sidney Crosby du hockey féminin» a été nommée capitaine de l’Équipe canadienne un peu avant les Jeux de 2018.

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«J’étais super excitée, c’est un honneur! Je l’ai eu des mains de Caroline Ouellette, qui est un modèle pour moi et une amie, ce sont des gros souliers à chausser. Je veux faire de mon mieux dans se rôle-là. Chaque fois que tu portes ce chandail-là, que tu portes une lettre ou non, il y a de la pression. On veut bien faire. On veut gagner et suivre les traces des pionnières qui étaient là avant nous.»

Marie-Philip arborant fièrement le C.

Une défaite qui fait mal

En 2018, en Corée du Sud, l’équipe canadienne s’est inclinée en finale face aux Américaines et est repartie avec la médaille d’argent.

«Ça été vraiment un dur moment. Les moments les plus durs te rendent plus fort. Tu prends un pas en arrière et tu regardes ce que tu aurais pu faire de mieux et ça donne une motivation de plus. J’ai eu beaucoup de temps pour réfléchir, et ça remet les choses en place, ça te permet de travailler plus fort, foncer et de te dépasser encore plus.»

Marie-Philip en action. (Photo: Chris Young)

Ligue canadienne

En avril dernier, la CWHL a subitement cessé ses opérations, sans avertissement, laissant des centaines de joueuses sans emploi. Poulin s’alignait alors avec les Canadiennes de Montréal.

«C’était la grosse surprise. Pas mal tout le monde était rendu au Championnat du monde. On a eu un appel-conférence. On pensait qu’on allait avoir des bonnes nouvelles, peut-être plus de commanditaires qui embarquaient… et malheureusement on a eu la nouvelle que la ligue fermait.»

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Marie-Philip Poulin lors du match d’Équipe Daoust contre Équipe Bellamy. (Photo: Chris Young)

La tournée Dream Gap

Suite à la dissolution de la CWHL, 200 joueuses ont décidé de ne pas joindre les rangs d’une équipe professionnelle cette saison et de se joindre à la nouvelle PWHPA.

Poulin était de passage à Toronto la semaine dernière dans le cadre de la tournée «Dream Gap» organisée par la PWHPA. Plus de 120 hockeyeuses professionnelles, plusieurs faisant parties des équipes olympiques canadienne et américaine s’affrontaient dans une série de rencontres amicales. Le but de l’opération étant de promouvoir le hockey féminin.

«Je pense qu’on a été chanceuses malgré tout. Au début de l’année quand on a annoncé qu’on n’avait plus de ligue, c’était un peu épeurant, on ne pensait pas avoir des matchs. Avoir la chance d’avoir des commanditaires qui nous aide à avoir des «showcases» les fins de semaine, ça aide vraiment. À date, ça va bien. On a eu des belles foules alors on espère continuer.»

Marie-Philip Poulin. (Photo: Chris Young)

Bâtir quelque chose de grand

«C’est sur que c’est l’fun de voir les petits garçons et petites filles qui viennent nous encourager. On aimerait avoir encore plus d’appui, avoir des commanditaires qui nous supportent encore plus pour avoir éventuellement une ligue en place. C’est l’fun des «showcases» mais en bout de ligne, on veut bâtir une ligne, mettre quelque chose en place pour le futur et pour nous aussi.»

«On veut bâtir quelque chose de grand et ça ne se fait pas en quelques mois. il faut être patientes puis on va continuer à travailler fort et on n’abandonnera pas!»

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Marie-Philip Poulin et ses coéquipières de l’Équipe Daoust. (Photo: Chris Young)

L’exemple de la WNBA

La WNBA (basketball féminin) vient récemment de signer un accord collectif qui va permettre aux joueuses d’avoir de meilleurs salaires et conditions. Est-ce que c’est un modèle similaire qu’elles recherchent?

«C’est sur que c’est un modèle qu’on regarde. Je pense que c’est un modèle qui marche,mais c’est quelque chose qu’on garde en tête et on espère avoir éventuellement le support de la LNH.»

Comment aider le hockey féminin?

«Venez nous voir jouer live! Les gens ne réalisent pas à quel point le hockey féminin est bon jusqu’à ce qu’il le voit en vrai. N’hésitez pas à venir nous voir jouer, et on va vous faire la preuve que c’est bon.»

Plus de 4300 amateurs ont assisté au Dream Gap Tour à Toronto. (Photo: Chris Young)

Match des étoiles

Les joueuses ont eu une excellente nouvelle cette semaine alors que la LNH a annoncé la présentation de matchs de type 3 contre trois des joueuses de la PWHPA lors des festivités entourant le match des étoiles de la Ligue nationale.

Marie-Philip Poulin et 19 autres joueuses prendront donc la direction de St-Louis le weekend prochain.

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«C’est une chance pour nous de démontrer l’étendue de notre talent aux partisans de hockey. Pour toutes les jeunes filles qui rêvent un jour de jouer au hockey professionnel, ceci est un exemple de petite victoire que nous nous devons de célébrer.» a-t-elle déclaré.

Marie-Philip Poulin, Hilary Knight et Mélodie Daoust seront des festivités à St-Louis. (Photo: Chris Young)

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