Histoires de soldats au cimetière Mount Pleasant

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Publié 13/11/2012 par Paul-François Sylvestre

La dernière visite de la série 2012 d’Historitours, organisée par la Société d’histoire de Toronto, a réuni plus de cinquante personnes au cimetière Mount Pleasant le dimanche 11 novembre, Jour du Souvenir. Les guides Rolande Smith et Marianne Belloir ont fait découvrir plusieurs tombes et quelques mausolées à la mémoire des soldats canadiens et d’autres pays qui ont combattu dans les guerres ici et outre-mer.

Une égalité dans la mort

Parmi les mausolées impressionnants qui se dressent dans le cimetière-parc Mount Pleasant, il y a bien tendu celui de la famille de Timothy Eaton. La pierre tombale des descendants de cet entrepreneur, morts au front, est de loin plus modeste et presque cachée.

Des stèles, sobres et modestes, à l’honneur de soldats canadiens décédés au cours des deux guerres mondiales ont été identifiées ici et là à travers le cimetière.

«Ces stèles uniformes, sobres et modestes ont été créées à partir de 1917 par la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth», de préciser Rolande Smith.

«Elles ne présentent aucune distinction extérieure entre les soldats, qu’ils aient été officiers ou simplement fantassins, démontrant ainsi l’égalité de rang dans le service et dans la mort.»

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Lors de la visite, un arrêt s’est fait devant la plaque historique érigée en l’honneur du lieutenant-colonel William George Barker (1894-1930), un pilote canadien qui a reçu la Croix de Victoria et la Croix de Guerre. Il est le soldat le plus décoré dans l’histoire du Canada. L’ancien consul de France à Toronto, Jérôme Cauchard, avait participé à une cérémonie à l’honneur de William Baker le 22 septembre 2011.

Ville d’accueil et d’immigration

Cette visite guidée a été une occasion de décrire ce qui se passait à Toronto, loin du front de quelques-uns des conflits. Il a notamment été question des camps d’entraînement, mais aussi des camps d’internement pour les «citoyens ennemis», de la fabrication de munitions, des bons de la Victoire, des timbres de rationnement, etc.

Rolande Smith n’a pas manqué d’identifier divers styles de tombes et de signaler que Toronto a toujours été une ville d’accueil et d’immigration, en temps de paix comme en temps de guerre.

Des tombes de soldats ayant combattu dans des conflits aussi divers que les deux Guerres mondiales, la Guerre de Corée, la Guerre civile américaine et la Guerre franco-prussienne ont été présentées.

On a même signalé la tombe d’un soldat de la Bataille de Batoche, la seule en terre canadienne à être représentée au cimetière Mount Pleasant.

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La mort comme exil

La visite s’est terminée sur une citation littéraire de notre collègue Aurélie Resch, auteure du recueil Les yeux de l’exil: «Le cimetière Mount Pleasant est un très bel endroit. Il faut s’imaginer un parc vert qui se teinte de pourpre et d’or en automne et se vêt d’un manteau blanc en hiver, couronné de hautes tours de verre, à l’intérieur duquel on peut presque oublier le flot de la circulation et les rugissements des sirènes des ambulances. Il y a de très beaux arbres de variétés très différentes, des pelouses et des ravins où se cachent renards et ratons laveurs. Les écureuils bondissent de tombe en tombe, s’arrêtent sur une branche ou une croix pour se frotter le museau ou grignoter une pomme de pin.»

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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