Une lecture savante qui fait resurgir à mon esprit une autre lecture, naïve, vieille de plusieurs décennies: à plat dos devant le livre grand ouvert d’un vaste ciel de Provence, j’ânonne des noms étranges appris la veille ou l’avant-veille: Cassiopée, Bételgeuse, Orion, Uranus…
Cette histoire est avant tout celle d’une dette: la mienne. On apprend tant de choses dans ce petit livre! Dès sa couverture, d’un éclat rouge sang, qui reproduit «l’image de l’une des étoiles les plus lumineuses du noyau de la Voie Lactéee, notre Galaxie. Entourée d’une nébuleuse, l’étoile appelée Pistol a la brillance de dix millions de soleils et son rayon est plus long que la distance du Soleil à la Terre.»
Tant de choses sur notre Univers «sans commencement et sans fin»! Sur sa naissance: «Des globules créés dans l’Univers, à partir du bouillon primordial d’hydrogène et d’hélium, par des excès de densité, s’effondrent sous l’effet de la gravitation.»
«Les multiples mouvements des atomes de gaz qui s’agitent et se heurtent à des vitesses de plus en plus vertigineuses mènent à la transformation de l’hydrogène en hélium. L’énergie dégagée par les réactions thermonucléaires qui ont lieu fait briller les masses et augmente la pression du gaz. Ainsi naissent les étoiles.»
Sur son destin: «Du point de vue de la cosmologie moderne, l’accélération de l’univers empêchera la lumière de voyager entre des régions très éloignées de l’espace. Les galaxies s’isoleront de leurs voisines, les étoiles disparaîtront et les trous noirs se transformeront en radiations qui se dilueront dans un océan d’espace.» Des pages qui «donnent le vertige au désir de pénétrer l’inimaginable». Une lecture qu’on fait un pied dans les mots, l’autre dans les étoiles.