Auteure de romans érotiques, Sylvie Ouellette vient de publier Maria Monk, une histoire qui vous fera redresser les cheveux sur la tête. Les événements racontés se seraient passés à l’époque du Bas-Canada, à Montréal puis à New York, et auraient mis en scène une jeune religieuse impliquée malgré elle dans une affaire aussi lubrique que sordide. J’emploie le conditionnel car on n’a jamais réussi à prouver l’authenticité de cette affaire. Maria Monk demeure donc un roman et non un récit historique.
La romancière décrit avec force détails la vie de Maria Monk, née de parents écossais près de Saint-Jean, au sud de Montréal. Dès l’âge de 14 ans, Maria découvre qu’elle détient sur les hommes un indéniable pouvoir de séduction.
Abandonnée par sa famille, l’adolescente vend son corps pour survivre. Mais petit à petit elle adhère à l’idée très en vogue à cette époque que «les religieuses sont les femmes les plus heureuses et que les couvents sont des endroits où trouver la paix, la sainteté et le paradis sur terre».
Vers 1832, Maria Monk entre chez les sœurs qui dirigent l’Hôtel-Dieu de Montréal. Dès que la novice prononce ses vœux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté, la supérieure lui explique que «les prêtres sont avant tout des hommes et, à ce titre, ils ont certains besoins à assouvir. Ce sont par contre des saints hommes, et en vous offrant à eux pour l’assouvissement de ces besoins, vous ne faites qu’obéir à l’ordre divin».
Maria ne tarde pas à découvrir que le couvent, lieu de paix et de sainteté, n’est en réalité qu’un endroit où il se passe des choses que la société ne tolérerait jamais. Dans les mains des prêtres, la jeune religieuse devient «un objet, une poupée de chiffon qu’on place de manière à l’utiliser dans un but essentiellement salace».