Un divin génie! C’est le poète anglais Gerard Manley Hopkins (1844-18489) qui qualifie ainsi le compositeur Henry Purcell, dans l’exergue d’un célèbre sonnet intitulé simplement Henry Purcell: «Le poète regrette fort le divin génie de Purcell et le loue parce que, tandis que d’autres musiciens ont exprimé les humeurs de l’esprit humain, il a, au-delà, exprimé en notes la marque même et le genre de l’homme comme créé individuellement et universellement.»
En cette année 2009, le monde musical célèbre précisément le 350e anniversaire de naissance de Purcell, né le 10 septembre 1659 à Londres, dans une famille de musiciens. Son père, Henry Purcell est devenu membre de la chapelle royale d’Angleterre en 1661.
Thomas Purcell, son frère, chanteur à la cour, est chargé de la Corporation des musiciens en 1672. Le frère cadet d’Henry, Daniel Purcell (1664-1717), est compositeur, organiste et choriste à la chapelle royale. Il laisse de nombreuses œuvres. Edward Purcell (1678-1740) et Edward Henry Purcell (1???-1765), fils et petit-fils du maître de la musique baroque anglaise, seront aussi musiciens.
Certes, comme le dit Claude Hermann dans son remarquable Henry Purcell (Arles, Actes Sud, 2009, 192 p.): «La prime enfance de H. Purcell se déroula dans une effervescence musicale constante. La maison familiale accueillait les collègues du père et de l’oncle, l’un prenait le luth, l’autre la viole, un troisième se mettait au virginal ou au clavecin, on chantait les dernières nouveautés. C’est en écoutant ces musiciens professionnels que le jeune Henry apprit les rudiments de son arts» (P. 33), qui en conserve indubitablement des traces, comme son extraordinaire talent pour les compositions chantées.
Les tragédies
Mais, pour saisir le sens et les compositions de la musique de Purcell, il faut le replacer dans son cadre de vie global, dans son environnement familial, social, religieux et politique. Et le petit livre de C. Hermann répond parfaitement à cette nécessité, avec des chapitres comme «État des lieux, Un certain goût pour la mort, L’orbe du divin Purcell, Une vie pour les Stuarts». Pour comprendre Purcell, on lira cette rare biographie en français.