Harper et Flaherty prononcent le mot «récession»

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Publié 25/11/2008 par l-express.ca

Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, affirme que l’économie canadienne pourrait être sur le point de glisser dans une «récession technique».

M. Flaherty a indiqué dimanche en entrevue télévisée que l’actuel ralentissement de la croissance économique pourrait se traduire par une diminution du produit intérieur brut (PIB) cet hiver et le printemps prochain.

«Nous pourrions très bien être en récession technique lors du dernier trimestre de cette année et du premier trimestre de l’an prochain, a-t-il dit. Il est possible que le Canada se retrouve légèrement sous la ligne lors de ces deux trimestres.»

«L’économie américaine est clairement en récession, les autres économies du G7 sont toutes en récession», a affirmé le ministre des Finances, selon qui «le Canada se débrouille mieux que tout le monde… mais nous ne sommes pas une île».

Le ministre doit faire le point sur l’état de l’économie, cette semaine, à la Chambre des communes. Par ailleurs, le premier ministre Stephen Harper a fait écho aux propos tenus par M. Flaherty, dimanche, à Lima, au Pérou, où il se trouvait à l’occasion du Sommet des dirigeants de la Coopération économique de la zone Asie-Pacifique (APEC).

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«Les plus récentes prévisions du secteur privé laissent croire à la forte possibilité d’une récession technique à la fin de cette année et au début de la prochaine», a-t-il déclaré à des journalistes. «J’en suis étonné», a-t-il ajouté. «Je m’étonne davantage de la pression déflationniste que nous observons dans le monde entier: un développement préoccupant.»

Timothy Geithner au Trésor

À moins de deux mois de son investiture, Barack Obama a annoncé lundi qu’il avait choisi le président de la Réserve fédérale de New York, Timothy Geithner, pour être son futur secrétaire au Trésor. La priorité de son équipe sera la préparation d’un plan de relance, a-t-il ajouté.

Le président-élu des États-Unis a souligné qu’il n’y avait «pas une minute à perdre», notant que les derniers développements confirmaient que «nous faisons face à une crise économique d’une ampleur historique». Barack Obama a observé que le gouvernement ne pouvait pas laisser disparaître l’industrie automobile, tout en remarquant qu’il ne pouvait pas non plus signer «un chèque en blanc» aux constructeurs.

Outre Timothy Geithner, Barack Obama a également annoncé que Lawrence Summers, un ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton et ex-président de l’Université de Harvard, dirigerait le conseil économique national, devenant de fait son principal conseiller économique.

20 milliards $ pour Citigroup

Soucieux d’éviter la faillite du géant bancaire Citigroup, le gouvernement américain débloque 20 milliards $ US. L’effondrement de l’ex-première banque mondiale, présente dans une centaine de pays, serait dévastateur pour toute la finance et l’économie internationales, croit-on.

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En contrepartie, Citigroup révisera les prêts immobiliers hypothécaires des particuliers pour éviter de saisir les logements; en outre, les rémunérations de la direction du groupe seront limitées, et pendant trois ans les dividendes trimestriels versés aux actionnaires ne pourront pas dépasser un cent par action, à moins que les trois agences fédérales n’aient donné leur aval. Le dernier dividende s’élevait à 16 cents par action, contre 32 cents le trimestre précédent.

À Wall Street, les investisseurs ont réagi avec enthousiasme. Les marchés ont également rebondi en Grande-Bretagne et en Allemagne. Les actions de Citigroup ont elles-mêmes grimpé de 61,3 pour cent, à 6,08 $ dans la matinée. «S’ils n’apportaient pas une aide, les dégâts seraient inimaginables», a expliqué Teck-Kin Suan, économiste à la United Overseas Bank à Singapour.

Cette mesure a été annoncée dimanche soir par le département du Trésor, la Réserve fédérale et la Federal Deposit Insurance Corp (FDIC), l’agence nationale américaine qui garantit les dépôts bancaires.

George W. Bush a estimé lundi que le sauvetage de Citigroup était indispensable pour «la sauvegarde du système financier» et n’a pas exclu un recours futur à ce genre de mesures. Le président des États-Unis a ajouté avoir consulté dans la matinée le président-élu Barack Obama sur ce plan de sauvetage, dans le cadre de la «coopération étroite» qu’il a promise entre son administration et la future équipe jusqu’à la passation des pouvoirs le 20 janvier.

L’injection par le département du Trésor de 20 milliards $ US dans Citigroup viendra des 700 milliards $ US débloqués par le plan Paulson en faveur du système financier américain. Cet injection de capital dans Citigroup intervient après une première aide de 25 milliards $ US. Le département du Trésor et la FDIC garantiront les éventuelles pertes de la banque liées à ses actifs empoisonnés par les prêts immobiliers, pour un montant pouvant aller jusqu’à 306 milliards $ US.

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