Le rendez-vous est pris. 10h à l’Hôtel de Ville, point de départ d’une visite de l’est du centre-ville de Toronto. Non ce n’est pas un bus rouge qui nous attend, ni un guide aux yeux cernés et au sourire figé, prêt à dégainer les mêmes explications touristiques que la veille, mais Lucien René. Âgé de 68 ans, lunettes bleues sur le nez et courts cheveux blancs, Lucien est «greeter».
«Qu’on soit bien clair, on est des marcheurs, pas des guides!», s’exclame-t-il en riant.
Il y a tout de même quelques points communs. D’abord, un greeter fait visiter une partie de la ville à des touristes. Ensuite, souvent féru d’histoires et d’anecdotes sur ses lieux favoris, le greeter commente sa visite (qu’il appelle sa marche), et s’arrête pour mieux montrer aux visiteurs ce qui, en temps normal, leur passerait sous le nez.
Pas de pourboire
La ressemblance s’arrête là. À l’inverse du guide, le greeter n’est pas payé. C’est une personne qui propose bénévolement, et sur son temps libre, de montrer à un groupe restreint de personnes (pas plus de six) un quartier de la ville. «Je n’ai pas le droit d’accepter de pourboire, ni d’argent», souffle Lucien, catégorique, même s’il arrive que certains le remercient par de petits cadeaux.
C’est aussi pour cela qu’il est conseillé de prévoir une marche avec un greeter quelques semaines en avance, car les emplois du temps des visiteurs et des greeters doivent coïncider.