Granby: haut lieu du néon et des enseignes sixties

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Publié 04/05/2010 par Benoit Legault

À 88 km à l’est de Montréal, une ville recèle un des patrimoines les plus vivants de l’affichage au néon typique des années 50, 60 et 70. Granby, 61 000 habitants, présente de manière spontanée et non organisée de nombreux commerces d’hébergement et de restauration qui semblent ne pas avoir changé depuis au moins une quarantaine d’années!

«Granby a perdu beaucoup de son patrimoine récent, mais apparemment moins que la plupart des autres villes du Canada», explique Richard Racine, directeur général de la Société d’histoire de la Haute-Yamaska.

«Il faut dire qu’on avait beaucoup d’affiches au néon, plus que les autres villes, car un grand fabricant d’éclairage commercial, St-Onge Néon, était basé à Granby et son propriétaire, Jean-Louis Tétreault, a été maire de la ville de 1969 à 1973, durant l’apogée de ce type d’affichage.»

Ni dynamique ni en panique

Granby est surtout connue pour son zoo, mais sa base économique est industrielle. Et cette base est demeurée relativement stable au fil des dernières décennies, permettant au centre-ville de pérenniser ses commerces.

«On peut dire que notre centre-ville n’est ni dynamique ni en panique. Il est très stable, il présente quelque chose d’immuable, ce qui est très rare, dit M. Racine. Cette stabilité a assuré dans une grande mesure la préservation de l’affichage des années 50, 60 et 70. Il y a aussi le fait que la plupart des commerces du centre-ville appartiennent à des gens de Granby qui ne sont pas portés à changer les choses comme des gens qui viendraient de l’extérieur.»

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Rapidement, le petit empire granbyen du néon s’est étendu vers l’ouest, notamment vers les motels qui accueillent les touristes arrivant par la route provinciale 112.

Aujourd’hui, la plupart des automobilistes arrivent par l’autoroute 10, mais des motels ont survécu, de même que leurs enseignes si typiques de l’Amérique du Nord des années 60.

Protection des environnements nostalgiques

Aux États-Unis, le patrimoine commercial récent est conservé jalousement et beaucoup de touristes américains adorent se retrouver dans des environnements nostalgiques, notamment à Wildwood (New Jersey) et à Palm Springs (Californie). Mais ce n’est pas le cas au Canada où Granby constitue une merveilleuse exception.

Contrairement à Wildwood et à Palm Springs, le patrimoine récent de Granby est conservé de manière toute naturelle, par un concours de circonstances favorables.

Mais il faudra que les autorités municipales et touristiques de cette ville officialisent la valeur historique et commerciale de ce patrimoine inhabituel pour qu’il soit protégé de manière systématique et permanente.

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Un pôle touristique…

La région de Granby est un pôle touristique important du sud du Québec. Il n’y pas de grand zoo à Montréal comme celui de Toronto, et c’est le Zoo de Granby qui est le jardin zoologique majeur des Montréalais.

La populaire station de ski de Bromont est dans la région de Granby, ce qui fait de Granby un pôle touristique quatre-saisons. En outre, deux merveilleux sites d’interprétation de la nature sont proches du Granby bâti: le Parc national de la Yamaska et le Centre d’interprétation de la nature du lac Boivin.

Et il y a aussi le célèbre Festival de la chanson de Granby (8-18 septembre 2010), où plusieurs Franco-Ontariens se sont illustrés, Véronique Dicaire et Damien Robitaille notamment. C’est aussi à Granby qu’a lieu le 2e plus important tournoi de tennis professionnel masculin dans l’est du Canada: le Challenger de Granby (du 24 juillet au 1er août 2010).

…et gastronomique

Le rapport qualité/prix de la restauration est carrément exceptionnel à Granby. Par exemple, à La Rotonde, le restaurant de l’hôtel Castel, la table d’hôte 3 services coûte une trentaine de dollars le soir, alors que la cuisine de terroir proposée est inventive, goûteuse et impressionnante. À Toronto, de telles prestations culinaires coûteraient au minimum deux fois plus.

Granby est dans une des régions agricoles les plus intéressantes du Québec. Les spécialités régionales n’y manquent pas: canard de Brome, fromages dont celui de l’Abbaye Saint-Benoît, hydromel des Frères Miel, vins québécois dont ceux de l’Orpailleur, truite de la ferme piscicole des Bobines et porc de la Ferme Désourdy se retrouvaient notamment sur le menu de La Rotonde lors de notre passage récent.

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Pour en savoir plus

Société d’histoire de la Haute-Yamaska: 450 372-4500 & shhy.org
Tourisme Granby-Région: 1 866 472-6292 & tourismegranbyregion.com.
Tourisme Cantons-de-l’Est: 1 800 355-5755 & cantonsdelest.com.

Auteur

  • Benoit Legault

    Journaliste touristique basé à Montréal. Collaborateur régulier au Devoir et à l-express.ca. Responsable de la rédaction de guides Ulysse. Benoit Legault a remporté plusieurs prix de rédaction touristique. Il adore l'Ontario et ses Grands Lacs.

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