Dans un geste rarissime – la seconde fois depuis l’adoption de la Loi sur les langues officielles en 1969 – le commissaire aux langues officielles du Canada dépose ce 7 juin un rapport spécial au Parlement. Graham Fraser sollicite ici une intervention afin de «moderniser le régime d’exécution applicable à Air Canada en matière de langues officielles».
«Après 45 ans, les mêmes problèmes se répètent encore», a déclaré le commissaire. «Air Canada a été bâtie à même les deniers publics et, en tant que notre transporteur aérien national, elle se doit de refléter le caractère bilingue du pays.»
Selon M. Fraser, qui quitte son poste cette année après dix ans, «il ne suffit plus de faire des recommandations au terme d’enquêtes et de vérifications, ni de rapporter le degré de conformité d’Air Canada dans les rapports annuels déposés au Parlement».
Parmi toutes les institutions assujetties à la Loi sur les langues officielles, Air Canada a toujours été l’une de celles qui font l’objet du plus grand nombre de plaintes. C’est aussi la seule institution assujettie à la Loi sur les langues officielles contre laquelle chacun des commissaires depuis 1988 a utilisé son pouvoir de porter une cause devant les tribunaux.
«Ce rapport spécial au Parlement est le dernier outil dont je dispose», a affirmé M. Fraser. Il revient maintenant au Parlement de définir ce qui doit être fait pour obliger Air Canada à respecter ses obligations en matière de langues officielles, car le statu quo ne fonctionne pas.»