Graham Fraser défend 
son enquête sur Ottawa

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Publié 16/08/2011 par l-express.ca

«La langue est un sujet délicat dans notre pays et dans notre région», écrivait le 10 août le commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser, en réaction à divers reportages et commentaires – souvent négatifs – dans les médias anglophones sur son projet «d’en apprendre sur les expériences que vivent les visiteurs à Ottawa».

«Je ne suis pas d’accord que, ce faisant, j’outrepasse mon mandat», dit-il. Le commissaire fait remarquer que la Loi sur les langues officielles précise que le gouvernement du Canada «s’est engagé à promouvoir le caractère bilingue de la région de la capitale nationale et à encourager les entreprises, les organisations patronales et syndicales, ainsi que les organismes bénévoles canadiens à promouvoir la reconnaissance et l’usage du français et de l’anglais».

«Mon travail est de m’assurer que le gouvernement respecte ses engagements. Comment peut-il rehausser le caractère bilingue de la région de la capitale nationale sans connaître la situation linguistique de cette dernière?»

M. Fraser indique qu’il n’essaye pas «de surveiller ou de réglementer le secteur privé».

«Les propriétaires de commerces ne seront ni nommés, ni critiqués; et les commerçants ne se verront pas imposer les exigences auxquelles le gouvernement fédéral doit satisfaire. Nous cherchons à recueillir des renseignements sur l’expérience que vivent les personnes visitant la capitale du Canada et nous espérons trouver au sein du secteur privé des pratiques exemplaires dont nous pouvons nous inspirer.»

Dans le passé, ses prédécesseurs et lui-même ont entrepris d’autres projets dans le but de cerner l’état d’une situation avant d’émettre des recommandations. «Par exemple, peu de temps après mon arrivée en poste, nous avons entamé une étude sur les possibilités d’apprentissage en langue seconde dans les établissements d’études postsecondaires canadiens.»

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Il mentionne aussi ses efforts d’en apprendre sur les préparatifs du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010 à Vancouver. «La réaction des médias de Vancouver à la nouvelle que ce projet figurait à notre budget vous est peut-être familière: ce n’était pas de mes affaires, j’outrepassais mon mandat et c’était un gaspillage d’argent. Mais nous avons examiné la préparation des Jeux, lancé une campagne de sensibilisation auprès des institutions fédérales».

M. Fraser indique que 40 ans se sont écoulés depuis que la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme a publié son rapport sur Ottawa, dans lequel les commissaires ont relevé que «la capitale symbolise l’ensemble du pays. Elle devrait exprimer le plus exactement possible les valeurs du pays tout entier, son mode de vie, sa richesse et sa diversité culturelle, ses conceptions sociales et ses aspirations. […] Il faudrait que les citoyens, de quelque région qu’ils viennent, trouvent dans leur capitale un reflet plus fidèle des traditions du pays et éprouvent de la fierté à s’identifier à elle.»

Le commissaire reconnaît qu’Ottawa a fait des «progrès considérables» vers cet idéal. «Et, dans certains cas, le secteur privé a adopté des pratiques exemplaires.» Les constatations anecdotiques révèlent cependant des faiblesses, dit-il.

«Je pose donc de nouveau la question: comment le gouvernement fédéral peut-il respecter son engagement de rehausser le caractère bilingue de la région de la capitale nationale sans connaître la situation linguistique de cette dernière?»

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