Le nombre de constats d’infraction émis à l’encontre de commerçants pour ne pas avoir effacé des graffitis ayant été faits sur leurs commerces a explosé: six fois plus au cours des deux derniers mois que durant les 5 dernières années. La raison: Rob Ford veut faire appliquer le règlement à la lettre, quitte à ce que les commerçants soient doublement victimes et quitte à effacer certains graffitis qui peuvent être considérés comme de vraies œuvres artistiques.
C’était l’un des thèmes de campagne de Rob Ford, débarrasser la ville des graffitis qui, selon lui, nuisent aux commerces. Et bien enlever les graffitis s’avère également nuisible.
Premièrement, il convient de clarifier les choses pour différencier graffitis et tags. Les tags sont en fait de simples signatures ou écritures alors que les graffitis sont des fresques murales qui nécessitent un certain talent artistique pour être réalisées. Si le règlement existait déjà avant l’élection de Rob Ford, il était appliqué avec plus de souplesse, ce qui est compréhensible dans la mesure où déterminer ce qui doit être enlevé de ce qui est artistique est une décision subjective.
Vu l’incroyable augmentation du nombre de constats d’infraction, on devine que la sensibilité artistique de la nouvelle équipe municipale est assez limitée. Les fonctionnaires qui sillonnent la ville pour dresser les constats, semblent tout mettre dans le même sac et vouloir l’élimination de tout ce qui a été réalisé sans autorisation préalable, tags ou graffitis.
Comme le veut le règlement, le nettoyage est aux frais du commerçant qui n’a rien demandé à personne et qui se retrouve avec une amende s’il n’a pas effacé ce que l’administration Ford considère comme une pollution visuelle.