Glendon change la donne

École d'affaires publiques et conférence sur les institutions

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Publié 08/04/2008 par Ulysse Gry

Préparez-vous à la politique. Consciente des enjeux globaux de la politique moderne, la nouvelle École d’affaires publiques du campus Glendon de l’Université York propose un programme bilingue qui est une première du genre au Canada. Elle organisait les 3 et 4 avril une conférence sur l’avenir des institutions publiques, débattue par des fonctionnaires, journalistes et politiciens renommés.

Glendon veut faire cas d’école. En créant le premier programme bilingue en affaires publiques du pays, elle ouvre le débat public et s’impose déjà comme une passerelle solide entre les mondes de l’université et de l’administration publique.

Sur ce campus à l’angle des avenues Bayview et Lawrence, une formidable opportunité pour les francophones bilingues se développe, telle une fenêtre sur le monde. Car le Collège Glendon, par la voix de son principal Kenneth McRoberts, est convaincue de la portée internationale des nouvelles affaires publiques du Canada.

Et dans ce domaine «le bilinguisme est évidemment un avantage, affirme-t-il, d’autant qu’il facilite le plurilinguisme. Quand on connaît deux langues, on en apprend facilement beaucoup d’autres.»

Vincent Del Buono, collaborateur émérite de la nouvelle École, remarquait justement que les invités étaient tous «des internationalistes convaincus». «Il s’agit de croire que le Canada a un rôle important à jouer dans le monde, ajoutait-il, comme intermédiaire. Et pour ça, il faut se munir de sérieux outils.» Des outils que se propose justement de forger l’École, en deux ans d’études à temps plein, accompagnés d’un stage d’été.

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Un programme destiné «à des carrières au sein d’organisations à tous les paliers de gouvernement et d’organisations non gouvernementales, de même qu’en journalisme d’affaires publiques et en relations gouvernementales et d’affaires».

Pour relever le défi, quarante nouveaux professeurs se sont joints au Collège Glendon. Chiffre qui s’explique en partie par le départ à la retraite de plusieurs anciens professeurs, mais aussi par un nombre record d’inscriptions, avec pas loin de 2 500 étudiants. Et ce malgré des normes d’inscriptions plus élevées que jamais.

C’est que l’émulation ne s’arrête pas à l’avènement de l’École des affaires publiques: s’y ajoute au premier cycle, la création d’un B.Ed et d’un B.A simultanés pour former les futurs enseignants des écoles d’immersion en français. De même que l’établissement d’un B.A international (B.A.I), octroyé à celles et ceux qui suivront une expérience et des cours internationaux.

Au deuxième cycle, plusieurs projets sont déjà en examen, appuyés par le gouvernement de l’Ontario. Un doctorat en «traduction et études transculturelles» et un doctorat en études francophones, qui comparerait la linguistique française et la littérature franco-canadienne. Plus une maîtrise en étude hispanique, orientée une fois encore sur le monde, plus particulièrement l’Amérique Latine et l’Espagne.

Mais c’est bien sûr l’ouverture de l’École des affaires publiques qui occupait les discussions lors de ces deux jours sur le futur des institutions publiques: puisqu’au Canada, comme le faisait remarquer l’ancien vice-premier ministre du Canada John Manley, qui a dirigé la récente mission d’évaluation du rôle du Canada en Afghanistan, «le meilleur chemin pour la politique n’est plus l’élection, mais être candidat». Autrement dit le réseau, l’éthos politique et les armes pour assurer son pouvoir. La formation, en somme, et la vie d’école.

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Vincent Del Buono rappelait à propos la philosophie du premier principal de Glendon: «Que les élèves aient le feu au corps, et qu’ils se servent de la formation au service d’une passion.» Et espérait «que cet ethos motive encore l’école.»

Elle essaie en tout cas aujourd’hui de renouer avec «son esprit original» qui, selon l’actuel principal Kenneth McRoberts, serait de «créer des leaders». Avec pour instruments le bilinguisme, la multidisciplinarité et l’internationalisme. Et pour outils un centre de recherche en affaires publiques, des programmes de perfectionnement professionnels, un soutien académique pour le développement de la langue seconde, et l’accueil de multiples colloques.

Cette conférence était ainsi la première d’une longue série, a promis le principal. Débordant sur le progressif enlisement des Afghans dans la pauvreté et l’opium, la discussion s’est en fin de compte centrée sur la rénovation des institutions publiques canadiennes.

Des institutions qui doivent être fortes et dynamiques pour le conférencier vedette John Manley, puisque «si l’on ne décide pas d’un système national, il sera à Washington.» Il préconisait donc les qualités d’innovation avant tout. «Le leadership est un sport d’équipe, multiculturel et multidisciplinaire.» Plutôt vague, ne s’écartant pas des grandes lignes et des beaux objectifs, son discours avait le mérite d’être clair.

«On a tellement besoin de vous», concluait-il en appelant à l’engagement. «Par exemple il est facile d’éteindre ses lumières pendant une heure, mais si vous voulez de vrais changements, impliquez-vous!»

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