Une personne sur cinq souffre de douleur chronique. Selon Manon Choinière, chercheuse au Centre hospitalier de l’Université de Montréal, cette maladie n’est pas prise assez au sérieux, malgré de nombreux suicides. Pourtant, la douleur chronique a des impacts physiologiques et psychologiques importants: colère, sentiment d’injustice et grande anxiété. Les personnes atteintes voient leur vie basculer ce qui engendre également de nombreux problèmes de dépression.
Si la douleur aiguë a une fonction biologique de système d’alarme, ce n’est pas le cas pour la douleur chronique, dit la chercheuse. «Ce qui la distingue, c’est sa durée. Elle ne disparaît pas. Lorsqu’elle dépasse 3 mois ou est associée à une maladie chronique, telle que la fibromyalgie, on parle alors de douleur chronique. C’est généralement un dérèglement de notre système nerveux qui persiste à envoyer des signaux de douleur. C’est notre système inhibiteur interne qui est ici déficient.»
On peut gérer la maladie avec des médicaments ou plutôt une combinaison de médicaments — un antidouleur et un anti-inflammatoire, par exemple — pour agir sur les différentes composantes du mal. «Généralement, nous y allons graduellement en commençant par les analgésiques (acétaminophène, tylénol) jusqu’aux opiacés (codéine, morphine) tout dépendant du type de douleur et de son intensité. Des anticonvulsifs seront donnés pour les douleurs neuropathiques ou troubles électriques.»
Des antidépresseurs peuvent être également prescrits, même si la personne ne souffre pas de dépression, car il a été démontré qu’à dose faible, cela a un effet analgésique important. La douleur chronique reste très complexe, même une belle combinaison de molécules ne fonctionne pas toujours. La physiothérapie, un suivi psychologique et une hygiène de sommeil seront aussi importants.