Gaz de schiste: la contamination remonte à la surface

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Publié 22/11/2011 par Agence Science-Presse

Les produits chimiques utilisés pour extraire le gaz de schiste des profondeurs de la terre peuvent-ils contaminer l’eau des puits des alentours? Pour la première fois, une enquête gouvernementale pourrait l’avoir démontré.


L’industrie s’en défend déjà, parce qu’une preuve absolue est impossible à faire: peut-être ces composés chimiques étaient-ils déjà dans les parages.


Mais les explications les plus plausibles (engrais et produits nettoyants) semblent avoir été écartées par l’étude de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), à en juger par les données préliminaires récemment publiées. D’autres doivent être rendues publiques à la fin du mois.


Odeur et couleur suspectes


Au cœur du problème: une des premières histoires de contamination qu’on ait tenté de lier au gaz de schiste, avant même que le gaz de schiste n’entre dans le vocabulaire courant.


Au printemps 2008, des résidents du village de Pavillion, Wyoming (166 habitants), s’étaient plaints à l’EPA que l’eau de leurs puits avait acquis une odeur et une couleur suspectes, un fait qu’ils associaient à l’extraction de gaz naturel, en cours depuis plusieurs années sur leur territoire.


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En 2009 et 2010, les inspecteurs de l’EPA avaient prélevé des échantillons d’eau dans une soixantaine de puits, ainsi que des échantillons de sol. Le tout, confirment-ils aujourd’hui, contenait des taux anormalement élevés de composés cancérigènes.


Attention à la douche


Jusque-là, pas de surprise, puisque depuis 2009, l’EPA recommandait aux résidents de ne pas boire l’eau du robinet… et d’aérer leurs maisons après avoir pris une douche!


Mais ce que les données 2011 de l’EPA apportent de nouveau, c’est un lien avec l’industrie du gaz qui pourrait s’avérer plus solide. Bien que l’agence américaine ait toujours évité de pointer un coupable, elle souligne cette fois que dans la liste des contaminants identifiés dans l’eau, aucun ne peut être associé à une activité agricole (engrais, nitrates).


À l’inverse, souligne le magazine  Pro Publica, un de ces contaminants, le 2-Butoxyéthanol (déjà identifié en 2010), fait partie de la poignée de ceux associés à la fracturation hydraulique, le procédé employé par l’industrie pour fracturer la roche et en extraire le gaz.


Concentrations de benzène


L’EPA a aussi révélé que les puits contenaient des concentrations de benzène 50 fois supérieures au seuil considéré sécuritaire.


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La compagnie canadienne EnCana, qui exploitait le gaz de schiste dans cette région du Wyoming depuis 2004, a récemment vendu ses puits à la compagnie américaine de gaz et pétrole Legacy Reserves, pour 45 millions $. Elle a toujours nié être responsable des cas de contamination, mais elle a accepté d’approvisionner les résidents en eau potable.


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