Gâteau aux fruits ou gâteau aux contes?

Conte de Noël

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Publié 21/02/2006 par Paul-François Sylvestre

Il était une fois un journaliste prénommé Marc-André. Il travaillait à L’Express, était toujours occupé et n’avait pas le temps de penser à Noël. Il aurait bien aimé préparer des décorations et des biscuits, puis chanter des chansons de Noël avec sa fille, mais les journées n’avaient que 24 heures.

Et ça, ça lui posait un gros problème! Marc-André se gratta la tête et il eut une idée. Pour penser à Noël même au travail et pour faire plaisir à tous les enfants et aussi à leurs parents, il suggéra à L’Express de lancer un concours de contes de Noël. Et là, vous ne devinerez jamais ce qui est arrivé.

Les enfants de l’école Gabrielle-Roy, de l’école Sainte-Madeleine, de l’école Laure-Rièse, de l’école du Sacré-Cœur et j’en passe plusieurs… firent un cadeau extraordinaire. Ils envoyèrent pas moins de 50 contes, tous plus intéressants les uns que les autres.
Marc-André lut chaque conte de la première à la dernière ligne et se régala, mais il se retrouva aussi avec un autre problème: L’Express ne pouvait par publier 50 contes dans sa dernière livraison de l’année. Que faire? Notre journaliste se gratta de nouveau la tête et eut de nouveau eu une idée géniale.

Marc-André décida de concocter un gâteau de contes en suivant la recette du gâteau de fruits des Fêtes. Il mélangea dans un grand bol les ingrédients suivants: un conte de neige blanche comme la farine, un conte rouge comme les cerises, un conte croustillant comme les amandes, un conte sucré comme les raisins secs, un conte pulpeux comme le jus d’orange et… vous vous imaginez comme ça sentait bon.

Notre journaliste versa le mélange dans un énorme moule à pain qu’il plaça au four et fit cuire à 350o F (il était de la vieille école). Lorsqu’il piqua le centre du gâteau avec un cure-dent et que ce dernier en ressortit propre, Marc-André sut qu’il pouvait placer son gâteau sur un sous-plat, le laisser refroidir, puis commencer à le trancher.

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Chaque tranche avait un goût différent. La première fut baptisée Flocon, du nom d’un bonhomme de neige oublié au sommet d’une montagne où personne ne lui rendait visite.

Un 24 décembre, le père Noël tomba malade et demanda à son lutin Rubis de lui trouver un substitut. Ce dernier rencontra Flocon et lui proposa de remplacer le père Noël pendant sa tournée. Ravi, Flocon distribua les cadeaux en compagnie de Rubis et regagna le sommet de la montagne. Une surprise l’attendait, soit la présence d’un autre petit bonhomme de neige, un nouvel ami. C’était le cadeau de Noël de Rubis pour remercier Flocon d’avoir remplacé le père Noël.

La deuxième tranche avait un goût de musique et fut baptisée Allegro, du nom d’un renne qui vivait à l’écart des autres. Passionné par le violon, il composait des pièces de musique en compagnie de son ami, le sapin flûtiste Sol-Mi.

Un jour, Vent du Nord leur annonça une mauvaise nouvelle: au moment de la distribution des cadeaux, tous les rennes du Père Noël étaient tombés malades. Allegro sortit son violon et Sol-Mi, sa flûte. Ils commencèrent à jouer la plus belle mélodie magique de Noël et les cadeaux s’envolèrent vers les cheminées et se déposèrent sous les sapins. Tous les petits cœurs d’enfants furent remplis de bonheur.

En goûtant la troisième tranche, Marc-André renversa une goutte d’eau. Comme il faisait très froid, il baptisa la tranche Verglas, du nom du grêlon qui frappa le nez du renne rouge, une veille de Noël. Le geste de Verglas eut pour effet d’éteindre le nez du renne et de compromettre la distribution des cadeaux.

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Heureusement qu’il y avait le lutin Génie qui se présenta aussitôt avec une plante capable de guérir les rennes de toutes les maladies. Il en donna une portion au renne «éteint»… qui se ralluma. Bien guidé, le Père Noël put dès lors remplir sa mission.

La quatrième tranche avait un goût de pain d’épice et fut baptisé Rôdeur en raison d’une étrange aventure survenu un 24 décembre. Madame Cannelle préparait des pains d’épice et s’aperçut qu’elle manquait de farine. Pendant qu’elle se rendit au magasin, un des bonhommes d’épice sortit du four et alla rôder en ville où il vit un sapin décoré d’ornements fabriqués par des enfants.

Comme l’un d’eux chercha à croquer le petit bonhomme d’épice, ce dernier prit ses jambes à son cou, rebroussa chemin et arriva tout essoufflé chez madame Cannelle. Heureuse de le retrouver, elle décida de le garder pour toujours et de l’installer au sommet de son sapin. Pourquoi rôder quand on peut tenir compagnie au Roi des forêts?

Si Marc-André continue de dévorer son gâteau de contes, il va devenir gros comme… Mieux vaut laisser la prochaine tranche et un verre de lait sur le bord de la cheminée. Qui sait, peut-être aura-t-elle un goût de magie et de féerie!

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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