Né à Haïti, Gabriel Osson vit à Toronto. Dans ses écrits, il emporte le lecteur dans un univers tantôt fictif, tantôt réel, parfois les deux à la fois. Son dernier livre, J’ai marché sur les étoiles – Sept leçons apprises sur le Chemin de Compostelle, retrace son pèlerinage. Initialement catholique, cette marche a pour but d’atteindre le tombeau attribué à l’apôtre saint Jacques le Majeur, situé en Espagne.
Pourquoi avoir décidé de marcher sur le Chemin de Compostelle?
Le pourquoi est venu après. J’ai découvert le Chemin quand j’étais en convalescence. Je ne le connaissais pas du tout.
Pourquoi étais-je là bas? Je me posais moi-même la question. Je ne suis pas un pèlerin, pas un super croyant. Au fur et à mesure des silences et des introspections, des questions m’ont assailli. Je menais une vie à 200 mille kilomètres à l’heure. Avais-je besoin de toutes ces choses-là?
Je me suis rendu compte que je pouvais vivre dans un dépouillement. Cela m’a aussi permis de prendre conscience du temps, de ne pas m’éparpiller.
La marche apporte de grands moments de silence. Chaque personne, même si elle est accompagnée, fait le chemin avec elle-même. Au départ, je ne trouvais pas de réponses parce que je n’avais pas de réponses ou parce que je ne voulais pas les entendre. Et puis, je me suis fait à l’idée de me mettre dans un état d’étudiant comme un vase vide qui allait se remplir.