Prévoir, par une inspection ou un autre moyen, la durée de vie d’un chauffe-eau semble impossible. Par contre, tous les réservoirs d’eau chaude finissent éventuellement par cesser de fonctionner. En cas de fuite d’un réservoir d’eau chaude qui est loué, les dommages matériels doivent-ils être supportés par le propriétaire de la maison (ou son assureur) ou par l’entreprise louant le réservoir?
Le 25 avril dernier, la Cour suprême du Canada rejetait les demandes d’autorisation d’appel de l’entreprise Reliance Home Comfort dans le dossier de Shirley Szilvasy où le réservoir d’eau chaude avait environ 9 ans et dans le dossier de Geoffrey et Sandra Collett où le réservoir avait environ 19 ans.
En première instance, dans les deux dossiers, Reliance qui est propriétaire de plus de 1,2 million de réservoirs loués, a allégué avoir envoyé avec ses factures une mise en garde rappelant à ses clients que le risque de fuite du produit demeure toujours présent, leur conseillant de ne pas placer d’objets de valeur près du réservoir et de veiller à ce que l’eau puisse s’écouler par un siphon de sol.
En preuve, il a été déterminé que Reliance n’a pas inspecté ses chauffe-eau et qu’elle ne remplace que les réservoirs qui fuient.
La Cour des petites créances de l’Ontario a jugé Reliance responsable des dommages découlant du défaut de fonctionnement des réservoirs d’eau compte tenu de l’existence d’une garantie implicite de qualité. Le paragraphe 9 (2) de la Loi de 2002 sur la protection du consommateur, L.O. 2002, ch. 30, annexe A, prévoit en effet que les conditions et les garanties implicites qui s’appliquent à la vente d’objets sous le régime de la Loi sur la vente d’objets, L.R.O. 1990, ch. S. 1, sont réputées s’appliquer, avec les adaptations nécessaires, aux marchandises fournies, notamment par location ou échange, aux termes d’une convention de consommation.