Fraser répond à Tellier… qui réagissait à McParland… qui s’inspirait de Kheiriddin

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Publié 16/07/2013 par l-express.ca

Le commissaire aux langues officielles du Canada, l’ancien journaliste Graham Fraser, a tenu à répondre récemment, au moyen d’une lettre ouverte diffusée sur son site officiel, à un texte du professeur Luc-Normand Tellier, publié le 27 juin dans le journal Le Devoir, en réaction à une chronique de Kelly McParland dans le National Post, qui se disait inspiré par sa collègue du même média Tasha Kheiriddin…

Le sujet de cette correspondance fiévreuse? La corruption au Québec, et plus précisément une relation – alléguée par les anglos, contestée par les francos – de cause à effet entre le séparatisme, le déclin économique de la province et la corruption dans l’octroi de contrats publics qui est révélée depuis des mois à la Commission Charbonneau.

Tellier a écrit un texte qui se veut à la fois «un cri de cœur et une réponse aux commentaires désobligeants» parus dans le National Post, estime M. Fraser.

On serait mieux séparé?

Dans Le Devoir, c’était titré «Autour du ‘Quebec bashing’ du National Post – Pourquoi souhaitez-vous que nous restions dans ce pays?» et sous-titré «Le rêve secret de nombre de chroniqueurs canadiens-anglais est de voir la ‘colonie’ se transformer peu à peu en ‘réserve’».

M. Tellier y faisait remarquer que c’est au sein de la fédération canadienne, pas en tant que pays souverain, que le Québec périclite, et que la corruption ambiante est plus souvent le fait d’entrepreneurs et de politiciens fédéralistes…

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Mais ce qui fait tiquer le commissaire aux langues officielles, c’est l’idée que tout le Canada anglais méprise le Québec.

«Il est inapproprié de juger que les commentaires d’un chroniqueur représentent ceux de la majorité.» Au contraire, dit-il, les éditorialistes sont souvent minoritaires et fiers de l’être.

«Néanmoins, je reconnais qu’il est très facile de décrire négativement les relations entre les anglophones et les francophones au Canada. Normand Lester (auteur du Livre noir du Canada anglais) l’a fait, comme bien d’autres», note M. Fraser.

Moments tristes

«Plusieurs moments tristes de l’histoire constituent une version du passé qui est largement accepté chez les francophones: le rapport du Lord Durham, la pendaison de Louis Riel, le Règlement 17 qui a mis fin à l’enseignement en français en Ontario, les crises de la conscription pendant les deux guerres mondiales, et j’en passe.»

Par contre, souligne M. Fraser, «moins de dix ans après la sortie du rapport Durham, Lord Elgin a de nouveau fait du français une langue officielle d’usage à l’Assemblée; John A. Macdonald a fait en sorte que le français soit protégé au Parlement et dans les tribunaux; un groupe de Canadiens-Anglais s’est formé pour faire campagne contre le Règlement 17.»

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«Bon an mal an», poursuit Graham Fraser, «il y a 300 000 jeunes anglophones qui font leurs études en français et qui suivent des cours d’immersion, partout au pays. L’offre ne répond pas à la demande.»

Courant minoritaire

«Malheureusement, le pessimisme passe mieux que l’optimisme», constate le commissaire. «Le succès est invisible et l’échec, évident.»

Selon lui, «le courant de pensée que M. Tellier a identifié est minoritaire, bien qu’il existe. La majorité éprouve de la fierté à l’égard de la dualité linguistique qu’elle voit comme une valeur canadienne. Elle est également fière du Québec qu’elle considère comme un élément important de l’identité du pays.»

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