Graham Fraser ira jusqu’au bout de son action afin de faire appliquer les droits des minorités linguistiques francophones dans l’affaire qui oppose la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) et le gouvernement fédéral au sujet du Programme de contestation judiciaire (PCJ). Le PCJ, pilier de la partie VII de la Loi sur les langues officielles, avait été victime d’une série de coupures budgétaires du gouvernement Harper en 2006, suscitant le courroux de l’ensemble des communautés de langues officielles en milieu minoritaire.
Le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, a finalement pris la décision de demander à la Cour fédérale du Canada de lui accorder le statut d’intervenant dans le recours entrepris par la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) pour faire annuler la décision du gouvernement d’abolir le Programme de contestation judiciaire.
Une décision mûrement réfléchie, alors que l’issue de cette affaire représente un enjeu majeur pour les communautés francophones du Canada, comme le souligne le commissaire: «Les questions qui seront soulevées devant la Cour présentent un intérêt national.»
Et d’ajouter: «Ce recours donne aux tribunaux l’occasion de clarifier pour la première fois la portée des obligations des institutions fédérales en matière de langues officielles telles qu’elles sont stipulées dans la partie VII de la Loi sur les langues officielles (LLO) à la suite des modifications apportées à cette dernière en 2005. Il aura des répercussions considérables sur les institutions fédérales et les communautés de langue officielle en situation minoritaire.»
Une requête que n’a pas manqué de saluer la présidente de la FCFA Lise Routhier-Boudreau: «Que le commissaire aux langues officielles décide de se joindre à ce recours judiciaire à titre d’intervenant constitue, pour nous, un appui de taille. M. Fraser avait déjà constaté, dans son rapport d’enquête sur l’impact des compressions de septembre 2006, que l’abolition du Programme de contestation judiciaire constituait une violation au chapitre de la Partie VII de la Loi sur les langues officielles. Nous sommes très contents de le voir prendre des mesures aussi décisives en lien avec ce constat».
Le recours de M. Fraser fait suite à une enquête menée par le Commissariat aux langues officielles qui a reçu plus d’une centaine de plaintes concernant l’examen des dépenses du gouvernement fédéral de 2006.