«Il y a des livres comme des films qui vous embarquent», disait François Truffaut. Ses histoires, ses bouts de vies sur pellicule, ont emporté plus d’un spectateur dans un univers typiquement intimiste. Du Dernier métro à L’enfant sauvage, François Truffaut a laissé son empreinte sur le cinéma mondial et reste, plus de vingt ans après sa mort, l’un des pilliers du cinéma français. Pour rendre hommage à l’artiste, l’Office national du film et l’Alliance française ont organisé, le 5 octobre dernier, un ciné-jeudi spécial François Truffaut où son chef d’œuvre Les 400 coups et un documentaire ont été présentés.
«Le film de demain m’apparaît plus personnel encore qu’un roman, individuel et autobiographique comme une confession ou comme un journal intime. (…) Le film de demain sera un acte d’amour.» En 1957, François Truffaut est un jeune critique de cinéma aux idées arrêtées et novatrices. Il s’insurge contre un septième art français, traditionnel et sclérosé.
«C’est lui qui a initié le mouvement à travers son article novateur dans Les Cahiers du Cinéma. Le hussard qui a tiré son sabre le premier c’est Truffaut», explique Emmanuel Laurent, un spécialiste du cinéaste qui rédige actuellement un ouvrage sur les luttes similaires de l’impressionnisme et de la Nouvelle Vague et, en toile de fond, sur Manet et Truffaut.
Le jeune critique choisit de réaliser son propre «acte d’amour» avec la réalisation de son premier long métrage, Les 400 coups, l’une des premières œuvres d’un mouvement novateur, tant par la technique que par les sujets filmés
«La Nouvelle Vague et Les 400 coups ont bouleversé le cinéma mondial. C’est un très bon film qui est, historiquement parlant, très important. Il avait attaqué tout le monde dans ses articles; en 1958, il n’avait pas pu avoir d’accréditation pour le festival de Cannes. L’année d’après il obtenait le prix du jury pour Les 400 coups, c’était un événement et tout le monde en parlait.»