Francoforce méritait mieux à Toronto

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Publié 08/07/2008 par l-express.ca

La tournée pancanadienne Francoforce était de passage à Toronto du vendredi 4 au dimanche 6 juillet afin d’offrir un spectacle multidisciplinaire gratuit au Nathan Phillips Square, un événement porteur des Fêtes du 400e anniversaire de la ville de Québec et de la présence francophone en Amérique du Nord.

«La Francoforce, c’est 25 personnes dont 12 artistes, provenant de la Nouvelle-Écosse jusqu’à la Colombie-Britannique qui se sont réunis pour créer un projet artistique et le présenter à travers le Canada», explique Jac Gautreau, directeur artistique de la tournée. Cette célébration représentait une «belle opportunité d’accueillir des artistes de tous les horizons et un moment unique où l’ensemble des gouvernements se sont ralliés derrière un même projet.»

La programmation, comprenant des projections, des spectacles, de l’animation et des expositions mettait l’accent sur le talent de différents artistes dont les Ontariens Stef Paquette, Shawn Sasyniuk et Dominic Desjardins. Afin de compléter cette distribution, les Ontariens Serge Monette, Jojo, Medhi Hamadad, R-Léo, Amélie Lefebvre, James Azola se sont joints aux artistes de la tournée.

Malheureusement, des difficultés techniques ont empêché les organisateurs de procéder à l’installation du Francodôme, une imposante demi-sphère mobile pouvant accueillir 440 personnes, dans laquelle les représentations ont habituellement lieu. Les spectacles ont donc été présentés sur une scène en plein-air spécialement aménagée pour l’occasion.

Chanteur poète, Stef Paquette n’y a pas été de main morte pour mettre le feu sur scène. Une bonne humeur qui contraste avec un texte à la franchise parfois dérangeante.

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Plus sensible, Geneviève Toupin nous a transportés dans un autre monde avec sa voix si particulière aux intonations parfois folkloriques. Les enfants, aussi, ont eu leur part avec le spectacle de marionnettes Jojo à la ferme.

De la voix encore avec Amélie Lefèvre qui a dû en surprendre plusieurs avec sa voix puissante et modulée. Elle était accompagnée par divers instruments dont l’accordéon de Jac Gaudreault qui donnait une touche d’un genre populaire au spectacle.  

Antoine Gratton, aussi, et sa voix remuante, nous a, tout de même, émerveillés avec sa chanson Dans les yeux de Françoise, une chanson aux mélodies suaves et mélancoliques. 

R-Léo, venu de Gatineau, était aussi présent au rendez-vous de la  Francoforce. Cet artiste, de hip hop, qui qualifie ses chansons de thérapie musicale, a clôturé son spectacle avec sa  troupe de danseurs qui nous ont enchantés avec des acrobaties  impressionnantes.

Le spectacle final, La Grande Rencontre, a réuni la plupart des artistes et musiciens sur la même scène.

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«Je suis originaire de Gatineau et je vous avoue que ça me fait plaisir de voir que même à Toronto, les 400 ans de Québec sont célébrés avec des festivités pareilles, comme ici au Nathan Philipps Square», déclare Lynne avec enthousiasme, une spectatrice.

 D’autres regrettent de ne pas avoir été suffisamment informés du passage de cette tournée à Toronto. «Je trouve que lorsque l’on voit le panel d’artistes présents, c’est regrettable de ne pas voir encore plus de monde ici. Ce n’est qu’en passant dans le quartier que j’ai vu la scène montée et la foule rassemblée, sinon, c’est sûr que j’aurais manqué la  Francoforce», déclare M. Labelle, un autre spectateur.

Les prestations des artistes incitaient le public à s’amasser autour du podium. Cependant la place se vidait à nouveau à chaque transition, pouvant parfois durer une demi-heure.

Un animateur bilingue aurait pu prendre le relai, cela aurait permis de faire venir le public anglophone, de le faire découvrir ces artistes qui sillonnent le pays afin de célébrer les 400 ans de présence de francophones sur le continent Nord Américain. Même si il ne comprend pas la langue, le public anglophone peut apprécier la musique.

Antoine Gratton s’est d’ailleurs dit, lors de son apparition sur scène, «un peu tanné d’entendre Francoforce, Francoforce». Pour lui, «la musique c’est la musique», la langue n’importe peu, et quelle qu’elle soit elle n’est pas une barrière. Cet artiste a d’ailleurs joué un morceau dans la langue de Shakespeare. Le groupe ZPN a, lui aussi, salué les anglophones présents ce jour là.

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La tournée de la Francoforce se poursuit vers Ottawa, Summerside, Québec, Chéticamp, Dieppe et Saint-Jean (Terre-Neuve et Labrador) jusqu’en septembre 2008.

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