Franco-Fête au Yonge/Dundas Square: deux jours de pure francophonie

Les organisateurs de la Franco-Fête de Toronto dressent un bilan très positif de leur 31e édition, qui avait lieu samedi et dimanche pour la première fois au Yonge/Dundas Square, devenu pour l’occasion le quartier général de la francophonie à Toronto.

Ils estiment à plus de 20 000 festivaliers, malgré la pluie samedi après-midi, le nombre de personnes ayant assisté aux spectacles.

«Nous sommes extrêmement heureux de voir que les francophones et francophiles de Toronto ont vibré au rythme d’une francophonie internationale au cours de la fin de semaine», mentionne Daniel Savard, président de la Franco-Fête. «Nous avons notamment pu constater que la communauté anglophone a profité du festival pour s’imprégner de la culture francophone.»

C’est certainement parce que de nombreux passants décidaient de rester. Un public hétéroclite a donc vu se succéder de nombreux artistes confirmés (Angélique Kidjo et Didier Awadi, qui ont rempli la place, ou Nathalie Nadon et Cécile Doo-Kingué), mais aussi quelques groupes ou chanteurs en devenir (Pandaléon, La Bronze, Klô Pelgag).

C’est une Angélique Kidjo au charme incontestable et à la voix puissante qu’a appréciée un public venu en masse assister au concert. «Elle a mis le feu sur scène», a déclaré une personne assistant de près à sa fabuleuse prestation.

«C’est la première fois qu’on l’a voit en vrai et elle est tout simplement magique, je n’aurais pu rêver mieux».

Cette perle du Bénin a su nous transporter au plus profond de son pays, un aller simple et une destination des plus envoûtantes.

Cabaret Canaille

Une nouveauté sympathique de cette 31e édition du festival de la Franco Fête fut certainement le Cabaret Canaille, intermède musical agréable et vivifiant, entre les principaux concerts.

Nathalie Nadon, Mélanie Brulée et Philippe Van de Maele en première ligne ont revisité les classiques de la chanson, en interprétant par exemple Madeleine de Jacques Brel, Les Feuilles Mortes d’Yves Montand ou encore Milord d’Édith Piaf.

Paul et Isabelle, un couple de festivaliers francophones rencontré à cette occasion, apprécie le moment: «On aime beaucoup ce Cabaret. Ça bouge», disent-ils.

Pandaléon et La Bronze

Un habitué de la Franco-Fête ne tarissait pas d’éloges sur le groupe de rock alternatif Pandaléon, samedi après-midi après leur performance. «C’était merveilleux, créatif, unique. Un mélange de genres différents.»

Sur la grande scène Air Canada, c’est en effet, en majorité, des groupes de la relève qui ont eu droit à leur moment de célébrité, sur la place phare de Toronto. Pandaléon, le groupe originaire de St-Bernardin dans l’Est ontarien, fait partie de cette catégorie, tout comme La Bronze, groupe pop rock qui a su tirer son épingle du jeu et éblouir un large public, samedi soir.

Didier Awadi

Dimanche, en fin d’après midi, la 31e édition du festival a pris fin sous un roulement de tambour avec le concert de Didier Awadi.

Ce rappeur sénégalais, accompagné de nombreux musiciens et chanteurs, a clos le festival en beauté. Chansons en hommage à Nelson Mandela ou à Malcolm X, morceaux blâmant les «coups d’État démocratiques comme au Mali», le natif de Dakar a une nouvelle fois montré tout son engagement dans les problèmes politiques que rencontre son continent.

Samuel Scavino, ivoirien d’origine, vantait «ce fin mélange de rap et de musique culturelle africaine qui ramène à ce que nos parents nous faisaient écouter». Ce festivalier se montrait aussi impressionné par «la voix ensoleillée du chanteur Bouba Kirikou», qui accompagnait Didier Awadi.

L’édition 2013 de Franco-Fête a donc réuni des artistes venant de tous les horizons et un public au rendez-vous, durant deux jours ensoleillés, marquant le début de l’été.