Forum provincial sur les services en français

Le bien-être en français

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Publié 16/04/2013 par Hélène Durand

Un forum provincial sur le thème du «bien-être en français» a été organisé vendredi à Toronto par le Réseau CS en collaboration avec le Rifssso et le Réseau franco-santé du Sud de l’Ontario, organisations qui visent entre autres à développer les services de santé et les services sociaux en français dans la province.

Le forum a réuni des dizaines d’intervenants francophones et anglophones de différents secteurs venus s’informer, se rencontrer, partager leurs expériences et bâtir des partenariats pour promouvoir le développement de services en français en Ontario.

Partenariats

«L’objectif de ce forum est de favoriser le bien-être des Franco-ontariens grâce au développement de ces services», explique Suzanne Schwenger, gestionnaire à Nexus Santé. «Il présente différentes stratégies et modèles de partenariats ainsi que des outils pour des partenariats qui réussissent.»

À l’issue des discussions, les intervenants ont présenté des pistes à explorer et différentes idées de collaboration entre les organisations.

Le partage des ressources pour un travail en commun, une meilleure connaissance des différents organismes, la multiplication des occasions de réseautage et la création d’un outil en ligne fournissant des informations sur les organisations qui proposent des services en français ont notamment été évoqués.

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«Les partenariats sont nécessaires, voire obligatoires dans certains secteurs. C’est le cas de ceux liés au Règlement 284/11 sur la prestation de services en français pour le compte d’organismes gouvernementaux. Mais c’est surtout la bonne chose à faire!» remarque Suzanne Schwenger.

«On a entendu aujourd’hui beaucoup d’exemples concrets afin de créer des conditions pour des partenariats efficaces dans les services de santé. On a eu des exemples d’organismes qui ont collaboré dans différents domaines et qui sont une source d’inspiration», ajoute-t-elle.

Nécessité

Me François Boileau, commissaire aux services en français de l’Ontario, souligne l’importance de fournir des services de santé et des services sociaux en français pour répondre aux besoins de la population francophone.

«Il faut des services appropriés pour les patients. Les personnes qui viennent se faire soigner sont vulnérables. Si le service est en anglais, il n’est pas approprié pour ces personnes», explique-t-il.

«Les organismes voient souvent les francophones comme bilingues, mais ce n’est pas le cas! Les gens ne transmettent pas leurs émotions et leurs problèmes de la même façon dans leur langue maternelle et dans leur langue seconde. Lorsqu’on encourage les personnes à parler en anglais, on répond aux besoins de l’organisation et non à ceux des personnes. Il faut se mettre dans l’intérêt de l’individu et non de l’organisation.»

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Il explique également que lorsqu’une personne qui vient se faire soigner n’est pas bien servie, elle se présentera peut-être une seconde fois dans le même organisme ou ailleurs. Les coûts liés à un service inadapté sont donc démultipliés.

Besoins grandissants

François Boileau s’appuie sur les données du Recensement de la population 2011 publié par le gouvernement de l’Ontario pour montrer que les besoins sont bien réels.

«La population francophone augmente en Ontario. Nous étions 611 500 francophones en 2011, soit 5% de plus qu’en 2006. Et la proportion de francophones reste stable par rapport à la population ontarienne. Ceci confirme le développement et la vitalité de la plus importante communauté francophone au Canada hors Québec», souligne-t-il.

Les nouveaux arrivants francophones sont aussi concernés et une offre de services en français leur permet de mieux s’intégrer dans la société.

«Il faut donc réfléchir aux moyens de fournir des services appropriés à toutes ces personnes, notamment dans le domaine de la santé et des services sociaux. Des partenariats sont nécessaires pour répondre à ces besoins.»

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Droits linguistiques

Le commissaire, qui reçoit des plaintes du public et soumet des recommandations sur l’application de la Loi sur les services en français, rappelle l’importance de celle-ci.

«Cette loi est capitale pour le développement de la communauté francophone. Les droits linguistiques sont fondamentaux. Le développement des services en français pendant les vingt-cinq dernières années a été spectaculaire, mais nous avons encore beaucoup de chemin à faire.»

En moyenne, une plainte par jour est reçue par le commissariat. La santé fait partie des domaines les plus concernés par ces plaintes, avec la justice et les services gouvernementaux.

«Il ne faut pas hésiter à demander des services en français», conclut François Boileau. «Mais il faut aussi que les francophones puissent se sentir à l’aise de les demander.»

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