Alors qu’on commence à peine à percer les mystères de la faune sous-marine, l’industrie minière s’intéresse aux gisements de minéraux rares qui reposent au fond des océans. La communauté scientifique s’inquiète des dommages que pourrait causer une telle activité sur cet environnement fragile.
Dans un éditorial inédit, la revue Nature enjoint l’Autorité internationale des fonds marins à établir des règles pour que l’exploration et l’exploitation des gisements de terres rares sous le plancher océanique ne se fassent pas au détriment des écosystèmes sous-marins.
Cet éditorial fait d’ailleurs écho à une lettre d’opinion publiée plus tôt cette année par la biologiste Sonia Jind dans le journal The Narwal, un média canadien d’enquête spécialisé en environnement, qui soutient que le Canada est en retard en matière de protection des écosystèmes sous-marins vulnérables à l’exploitation minière.
Sulfures riches en minéraux
Il faut dire que c’est une entreprise canadienne, Nautilus Minerals, qui a lancé le bal de l’extraction minière des fonds océaniques avec un projet controversé d’exploitation d’un gisement sous-marin de sulfures en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Ces sulfures, riches en minéraux précieux, se sont formés autour des cheminées hydrothermales où vivent de rares créatures marines comme le gastéropode écailleux (Chrysomallon squamiferum), un escargot marin muni d’une carapace de fer.