Ma récente visite dans la Vieille Capitale m’a donné l’occasion de flâner allègrement, deux fois plus qu’une, toujours entre bonnes mains. Un charmant guide m’a d’abord fait découvrir le Vieux-Québec au gré de l’imaginaire d’écrivains qui ont visité, habité ou traversé la ville. Puis, une sympathique employée des Tours Dupont m’a conduit sur les 66 kilomètres qui encerclent l’Île d’Orléans pour une série de dégustations. Deux expériences qui m’ont permis de savourer Québec et ses environs comme jamais auparavant.
C’est en naviguant sur Internet que j’ai découvert La Promenade des écrivains, une visite guidée qui marie le passé et le présent, le réel et l’imaginaire. Le guide de cette flânerie littéraire est Marc Rochette, écrivain et professeur de littérature au cégep F.-X.-Garneau. Il propose de célébrer la ville de Québec en nous livrant des extraits de romans, de journaux intimes ou de carnets de voyages, cela sur les lieux mêmes qui en ont inspiré l’écriture.
La Promenade ne cherche pas à signaler que tel auteur a vécu ou écrit dans telle maison ou tel hôtel. La flânerie littéraire nous fait plutôt entrer dans l’imaginaire des écrivains que dans leur intimité. Nous apprenons, par exemple, que Québec est mentionné dans le Moby Dick de Melville, que Camus a comparé Québec à «des chaires trop convoitées». Nous découvrons qu’une ville francophone peut émouvoir un auteur américain connu pour son racisme; H.P. Lovercrafit écrit qu’il a «du mal à croire que cet endroit appartienne au monde réel».
Québec ne laisse personne indifférent et le guide Marc Rochette le démontre clairement en citant une dizaine d’écrivains, dont Pierre Morency, Jacques Poulin et Claire Martin. Le texte de cette dernière est lu devant la célèbre école des Ursulines qu’elle a fréquentée 80 ans passés.
La Promenade des écrivains est l’occasion de sortir des sentiers battus que sont les rues Saint-Louis, Sainte-Anne, Saint-Jean et du Trésor. Nous sommes conduits, par exemple, au parc Cavalier-Du-Moulin, véritable joyau, «cœur diamantin de la capitale», qui justement constitue aux yeux du poète Pierre Morency «une place secrète, inaccessible au visiteur d’un jour…».