à 12h32 HAE, le 19 septembre 2012.
CERRITOS, Californie — Dans son Égypte natale, Nakoula Basseley Nakoula aurait été sévèrement condamné pour le film islamophobe « Innocence of Muslims », à l’origine de violentes manifestations dans le monde arabo-musulman. Aux États-Unis, le gouvernement se doit de protéger la liberté d’expression de ce citoyen américain même s’il condamne son message.
Il n’est pas illégal aux États-Unis de signer un film tournant en ridicule le prophète Mahomet ou tout autre figure religieuse, ce qui donne des migraines à l’administration Obama à moins de deux mois de l’élection présidentielle. Car la situation pose la question complexe des limites de la liberté d’expression, défendue par le premier amendement de la Constitution américaine.
Aux États-Unis, le gouvernement ne peut que demander le retrait d’une vidéo d’une plate-forme de partage comme YouTube. Et pour l’heure la maison-mère, Google, refuse de supprimer le brûlot anti-islam, soulignant que le contenu ne contrevient pas à ses règles.
« C’est précisément parce que (la liberté d’expression) peut se révéler impopulaire qu’elle est protégée par la Constitution », explique Jody Armour, professeur à l’École Gould de droit de l’Université de Californie du Sud, ajoutant: « Les mots et les images ne fournissent pas seulement une information, ils ont aussi des conséquences. C’est à ce moment-là que nous devons vraiment nous demander quel prix nous sommes prêts à payer pour défendre le premier amendement. ».