Fierté contre les discriminations dans nos écoles

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 22/04/2008 par Ulysse Gry

Une insulte, ça blesse. Si ce constat paraît évident, il ne l’est pas forcément au sein de nos écoles francophones. C’est bien connu, les enfants sont cruels entre eux, et pour faire mal ils ne trouvent parfois rien de mieux que d’attaquer sur les origines, de discriminer. Une situation inacceptable que la Passerelle I.D.É. veut combattre par sa campagne de sensibilisation Fierté, marquante et longuement réfléchie.

L’image est claire et le message tombe comme un couperet. Seuls et dos au mur, des élèves évoquent sur huit affiches la souffrance provoquée par une attaque discriminante. Après 15 mois de réflexion la Passerelle I.D.É. présente sa campagne contre les crime haineux et les actes discriminants qui sévissent sans bruit dans nos écoles. Et entend bien rompre ce silence qui au final devient approbation.

L’agente de projet Axël Collion planche sur la campagne depuis janvier 2007. C’est qu’il s’agit de toucher directement les élèves, leur faire prendre pleinement conscience du problème. Pour cela elle est allé à leur rencontre et s’est rendu compte qu’ils attendaient surtout du visuel et des vidéos.

Les outils de sensibilisation seront donc des affiches «qui marquent» et rappellent la publicité, pour atteindre ces enfants de la société de l’image, cette «génération publicité et vidéo-club». L’usage de vidéos était aussi prévu mais, faute de fonds, sera remis à l’an prochain.

Une longue phase de recherche à également été nécessaire: documentaire, pour vérifier les statistiques, et communautaire, par la rencontre avec un officier s’occupant des crimes haineux. «Il m’a formé, affirme Axël Collion. Il m’a plongé dans la réalité des actes et m’a fait part des statistiques.»

Publicité

Il en résulte une hausse des discriminations dans les écoles francophones après le 11 septembre, puis une stabilisation: le malaise persiste et ne diminue jamais. Et cette situation est la même dans les écoles de Toronto ou d’ailleurs, dans les écoles catholiques ou publiques. Dans un tel contexte une campagne de sensibilisation s’avèrait plus que nécessaire.

L’accueil des écoles en est d’ailleurs la preuve. «Elles ont tout de suite accueilli le projet, reconnaît Axël Collion, puisqu’il s’intègre justement à leur programme contre l’intimidation.» Elle comprend alors très vite qu’une bonne partie de ces actes d’intimidation a un caractère raciste ou xénophobe: «Les enfants utilisent ce biais pour faire mal.» 

Il s’agit aussi d’«éviter la revictimisation des jeunes immigrants qui peuvent venir de pays où ils subissaient le racisme, explique l’agente de projet, ou bien de pays en guerre». Et dénonce «le phénomène de ghettos qui est criant dans les écoles. On se regroupe dans sa communauté, parce que cela paraît plus facile.»

Mais ces tristes constats montrent que ce n’est pas forcément la voie qui mène vers l’harmonie et le mélange des individus.

La Passerelle I.D.É. a également prévu de vérifier l’impact de la campagne et d’observer comment est perçu le message. Une animatrice passe pour cela dans chaque école pour rencontrer les élèves après diffusion des affiches et discuter avec eux. Un élève de chacune des six écoles partenaires de l’opération l’appuie dans sa démarche, et un kiosque d’information est mis en place.

Publicité

«Prendre conscience du problème, c’est déjà l’améliorer, explique Axël Collion. On l’a vu avec les groupes modèles puis avec les élèves participants: une fois qu’ils s’en rendent compte, ils veulent agir et partager avec leurs camarades.»

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur