Feux de forêts: les zones périurbaines à risque

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Publié 10/04/2012 par Lynn bowman

Au Canada, chaque année, 8000 incendies de forêt se produisent, en moyenne. Bon nombre de ces feux brûlent aux limites entre les forêts et les communautés, où la propriété et la vie humaines sont en danger. Ce milieu unique, où les habitations ou autres structures sont construites à proximité de la forêt ou de la végétation sauvage, ou encore éparpillées dans la végétation, est connu sous le nom de «zone périurbaine».

Les chercheurs du Centre de foresterie des Grands Lacs (CFGL) de Ressources naturelles Canada, à Sault Ste. Marie, étudient cette zone afin de mieux comprendre les risques actuels et futurs et de mieux se préparer à ces sinistres dans un contexte où leur menace s’accroît.

Les connaissances acquises à partir de recherches menées par les experts de RNCan aideront les gestionnaires des incendies de la province et éventuellement du reste du pays, à mieux planifier pour éviter les pertes de vies humaines et de propriétés causées par les feux de forêt.

Les incendies dans les zones périurbaines ont un impact important sur les communautés. La fumée des incendies près des zones habitées peut affecter la santé humaine et entraîner des évacuations qui perturbent la vie quotidienne.

L’un des récents incendies de zone périurbaine les plus dévastateurs a été l’incendie du Grand lac des Esclaves, en Alberta en mai 2011. Environ un tiers de la ville a été détruit par le feu, causant près de 700 millions de dollars de dommages.

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Pendant la saison des incendies de la seule année 2011, plus de 4000 personnes ont été évacuées de communautés du nord de l’Ontario en raison soit d’une menace directe par le feu ou en raison de problèmes de santé dus à la fumée des feux.

Programme Intelli-feu

Intelli-feu est axé sur les actions des propriétaires et des communautés, telles que le maintien des piles de bois loin des maisons et l’utilisation de matériaux de construction résistants au feu. Ce sont toutes des méthodes permettant de réduire le risque de dommages aux biens dans un incendie de zone périurbaine.

Les incendies, comme celui de Slave Lake, sont non seulement extrêmement difficiles et coûteux à gérer, mais ils ont aussi de profondes répercussions sur les communautés humaines. Une compréhension plus précise du risque d’incendie de forêt permettra aux experts de mieux gérer les activités de gestion des incendies.

La recherche du CFGL sur les zones périurbaines

La suppression des incendies de forêt dans les zones périurbaines est un défi en raison d’un certain nombre de facteurs comme la météo, le combustible, les allumages d’incendies d’origine humaine et les effets de la concurrence entre objectifs d’aménagement du territoire.

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Dans de nombreuses régions, malgré le potentiel de répercussions extrêmes, on manque d’information à jour au sujet de la localisation, de l’étendue et de la composition des zones périurbaines.

La connaissance précise des zones d’interface et des types de combustible concernés peut aider à réduire les coûts d’extinction des incendies dans des environnements où l’occurrence des feux de végétation et de forêt semble être en augmentation. Cette information est cruciale pour les organismes de gestion des incendies.

La recherche sur les feux de forêt du CFGL s’est penchée sur ces incendies en zones périurbaines et on a tenté en particulier de déterminer la superficie aménagée du territoire qui peut être à risque d’incendie de forêt.

Pendant les travaux initiaux, on a cartographié les zones périurbaines de l’Ontario et on a effectué ce travail en combinant les données sur l’emplacement des habitations et celui du combustible forestier.

Cette recherche a révélé que plus de 9 millions d’hectares (une superficie couvrant le Lac Supérieur) sont considérés comme zone périurbaine en Ontario seulement. Dans près de 80 % de cette superficie, on trouve des types de végétation qui rendent très difficile la suppression d’un incendie violent.

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Avantages de la recherche sur les zones périurbaines

De nombreux organismes, les municipalités et les propriétaires tireront tous parti de la recherche menée par les scientifiques sur la zone périurbaine, car elle fournit une estimation du nombre et de l’emplacement des maisons vulnérables aux incendies de forêt.

Pour les agences de gestion des incendies, cette information constituera aussi une base pour réaliser une planification rapide et stratégique dans la situation d’urgence que constitue un incendie.

Les prochains travaux du CFGL viseront à estimer la superficie future des zones périurbaines à travers le Canada en se fondant sur la croissance démographique, l’utilisation des terres et les changements que subiront les modèles d’activité des incendies.

La zone périurbaine au Canada devrait s’agrandir à mesure que la population changera et que l’on aménagera d’autres lieux d’habitation. L’expansion des communautés ainsi que les changements qui toucheront la répartition de la population à mesure que plus de gens se déplaceront vers les régions rurales et les zones boisées se traduiront par une plus grande zone périurbaine. Les experts prévoient également pour les années à venir une augmentation des activités d’incendie en raison de la diminution des niveaux de précipitations, ce qui entraînera probablement une augmentation de la fréquence et de la gravité des feux de forêt, notamment dans le milieu périurbain.

L’auteure est spécialiste de la recherche sur les feux de forêt au Centre de foresterie des Grands Lacs de Ressources naturelles Canada à Sault Ste. Marie, en Ontario

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