Festival de films Muck: réagissez!

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Publié 29/09/2009 par Vincent Muller

«Michael Moore, c’est trop léger!», déclare Stuart Samuels lors d’une entrevue à L’Express. Le directeur du festival Muck veut choquer, outrager et faire réagir les gens avec son festival de documentaires dont la première édition aura lieu du 1er au 4 octobre, au cinéma Royal, rue College.

Le Dr Stuart Samuels est un ancien professeur d’Histoire des idées à l’Université de Pennsylvanie, où il a enseigné de 1968 à 1981. Habitué à utiliser des films pour ouvrir l’esprit de ses étudiants à de nouvelles façons de penser, il a entrepris dans les années 1980 une carrière dans la production et travaillé, entre autres, sur des vidéos de Lou Reed, Mick Jagger, Herb Alpert et Supertramp.

Installé depuis les années 90 au Canada, il continue de produire, diriger et écrire des films documentaires, explorant notamment la relation entre musique et film ainsi que le système de valeurs et de croyances de la culture populaire.

Son festival Muck, un projet qui lui tenait à cœur, veut brasser la cage.

Stuart Samuels a sélectionné soigneusement 13 films documentaires qui seront présentés lors du festival. Certains n’étaient visibles que sur Internet, alors que d’autres sont déjà passés à l’écran. Quatre d’entre eux, Age of Stupid, Crude, Fuel et Re-think Afghanistan ont été diffusés pour la première fois à New-York il y a à peine deux semaines.

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Parmi ces documentaires, deux sont en français. Le premier, Enjoy Poverty, suit un artiste hollandais dans une région déshéritée de l’intérieur du Congo. Ce photographe explique aux populations locales que les images de pauvreté sont leur première source de revenu. Le second est le documentaire français Le monde selon Monsanto qui évoque les activités douteuses de cette compagnie leader dans le domaine des organismes génétiquement modifiés.

«Ces documentaires ont un objectif précis, ils présentent un sujet sous un aspect choquant pour offusquer le public et le forcer à s’interroger et éventuellement à s’impliquer. Ce n’est plus une question d’objectivité», explique le créateur du festival.

Stuart Samuels développe son idée: «Les médias de masse nous inondent d’informations mais véhiculent une certaine conception des choses, ils se conforment à la tendance. Le résultat est qu’on manque de points de vue. On pense que le simple fait de lire, de s’informer et de savoir qu’il y a un problème change quelque chose, mais ça ne change rien!»

Concernant les documentaires tels que ceux de Michael Moore, il les considère trop légers: «Les gens vont voir ce type de documentaire, ils sont d’accord avec le point de vu exposé, ils ressortent contents et ça s’arrête là».

Ainsi, ce festival ne met pas tant en avant la qualité cinématographique que le thème et la façon dont il est abordé. «Ce sont des films politiques qui visent à amener la confrontation», résume Stuart Samuels.

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En diffusant ces documentaires, le directeur du festival espère donc susciter la volonté d’agir auprès d’une génération qu’il estime trop passive. Tout est d’ailleurs prévu dans cette optique, puisque chaque projection sera suivie d’une discussion, et plusieurs organisations au sein desquelles les gens pourront s’impliquer, seront présentes.

Dans l’avenir l’ancien professeur d’Université espère pouvoir développer ce festival, notamment dans des petites villes universitaires.

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