Le Festival de Cannes a pris fin dimanche. Voici les notes de notre correspondante:
PALME D’OR: Dheepan réalisé par Jacques Audiard
Fidèle à lui-même, le réalisateur français Jacques Audiard (De Rouille et d’os) continue à peindre les faibles et les défavorisés de ce bas monde. Des passeurs forcent leurs clients à bord de rafiots. C’est la longue et pénible traversée. Au départ du Sri Lanka avec un rêve en tête: l’Angleterre. Mais c’est en France qu’ils débarqueront. Ils, c’est-à-dire un homme, ancien rebelle tamoul, une femme et une fillette. Pour être acceptés en tant que famille, les réfugiés ont dû mentir. Ils ne sont pas mariés et la fillette n’est pas leur enfant.. Pris en charge par les autorités, ils se retrouvent dans une de ces cités de banlieue parisienne ravagée par la drogue et la délinquance.. Et c’est de nouveau la violence qu’ils ont fui et avec laquelle il leur faudra composer ou encore fuir. Une fiction totalement ancrée dans l’actualité.
GRAND PRIX: Saul Fia (Le Fils de Saul) réalisé par Laszlo Nemes
C’est le premier long métrage du réalisateur hongrois Laszlo Nemes. Une terrifiante descente dans l’enfer du camp de concentration d’Auschwitz. C’est donc un film d’horreur véritable qui met en scène un épisode de ce crime contre l’humanité, l’Holocauste. Nous suivons les sinistres activités du camp, sa mécanique de l’assassinat de masse précise, méthodique, implacable, de l’arrivée des convois de Juifs destinés à l’anéantissement dans les chambres à gaz à l’évacuation de leurs cadavres et au nettoyage des lieux. Des Juifs, esclaves des nazis, sont contraints d’exécuter les tâches sordides : trier les vêtements, chercher les bijoux et objets de prix des condamnés. L’un d’eux croira reconnaître son fils parmi les cadavres d’enfants et tentera l’impossible pour lui donner une sépulture. Une oeuvre bouleversante et un rappel nécessaire de cette ignominie que fut La Shoah.