Fernand Dorais (1928-2003) est connu pour deux essais très franco-ontariens: Entre Montréal… et Sudbury et Témoins d’errances en Ontario français. Son œuvre littéraire est cependant beaucoup plus vaste. Elle comprend nombre d’articles et causeries, voire quelques œuvres de création. Gaston Tremblay se fait le mémorialiste de Dorais en réunissant et présentant tous ces écrits. Le premier volume du Recueil de Dorais renferme les essais.
Né à Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), éduqué chez les jésuites, Fernand Dorais entre au noviciat en 1949 et fait le vœu suivant: «Aime à vivre inconnu et à n’être compté pour rien.»
Il sera, en effet, un homme œuvrant dans l’ombre. Ordonné prêtre jésuite en 1961, il arrive à Sudbury en 1969 pour enseigner au Département d’études françaises et de traduction, à l’Université Laurentienne; il y fera carrière jusqu’à sa retraite en 1993. Il ne quittera jamais la Société de Jésus. Son décès survient en 2003.
Fernand Dorais est arrivé à Sudbury juste au moment où on commençait à parler d’identité franco-ontarienne, en opposition à la traditionnelle vision canadienne-française. Il participe activement à une prise de parole en «rupture viscérale et radicale avec tout ce qui avait été jusqu’alors».
Les années Dorais à Sudbury sont celles de la naissance des Éditions Prise de parole, du Théâtre du Nouvel-Ontario, de La Nuit sur l’étang et de la Coopérative artistique du Nouvel-Ontario (CANO). Le professeur Dorais a souvent œuvré en coulisse de cette mouvance franco-ontarienne des années 1970.