Les inscriptions dans les universités en témoignent : les femmes ont pris leur place en science. Mais certaines statistiques révèlent, parfois de manière inattendue, qu’il reste du chemin à faire.
Premier exemple, en provenance de l’Union européenne. En novembre dernier, lors du dévoilement des 275 subventions destinées à des scientifiques d’expérience, et attribuées par le Conseil pour la recherche de l’Europe, on s’est aperçu, avec un certain embarras, que seulement 12 % de ces subventions étaient allées à des femmes.
Et ce n’est même pas une question de discrimination, puisque les femmes n’avaient déposé que 14 % des demandes de subventions.
Deuxième exemple, en provenance des États-Unis. Deux enquêtes publiées en 2008 révèlent — et ce n’est pas la première fois — que les femmes sont plus nombreuses à abandonner l’univers de la recherche, entre le moment où elles ont décroché leur postdoctorat et le moment où elles pourraient obtenir la direction de leur propre laboratoire.
Dans l’une, dirigée par Orna Cohen-Fix, chercheuse au Laboratoire de biologie moléculaire et cellulaire aux National Institutes of Health, on apprend que les femmes détenaient, en 2007, environ 45 % des postdoctorats, et que ce chiffre continue d’augmenter. Mais qu’elles ont seulement 29 % des postes permanents dans les universités, et seulement 19 % des postes de direction dans un laboratoire.
Et pourtant, ici non plus, il n’est pas question de discrimination : l’étude n’a trouvé aucune trace d’un préjugé de la part de ceux qui embauchent. Ce qui a dominé, c’est un désir plus fort chez les femmes que chez les hommes de consacrer du temps à leurs enfants, dans un contexte où l’environnement de travail se fait plus compétitif et nécessite plus d’heures.