Doit-on faire disparaître une statue ou une plaque parce qu’elle rend hommage à un personnage jugé controversé un siècle plus tard?
Les exemples ne manquent pas de nos jours, que ce soit à Ottawa (Langevin), à Halifax (Cornwallis) ou à Montréal (Jefferson Davis). Les émeutes à Charlottesville relancent le débat et ce mouvement pourrait s’étendre à Toronto si on applique une certaine logique.
Aux États-Unis, toute statue du militaire sécessionniste Robert Edward Lee donne lieu à des débats, pétitions et manifestations. Bien que la statue équestre située à Charlottesville figure au registre national américain des lieux historiques, les groupes antiracistes rappellent que Lee possédait des esclaves à Arlington (Virginie) et n’hésitait pas à les faire fouetter en sa présence, ordonnant même à un gardien de verser de la saumure sur leurs plaies.
On connaît les émeutes raciales qui ont enflammé la paisible Charlottesville. Quelques jours après ces événements, la Compagnie de la Baie d’Hudson a décidé de retirer une plaque rendant hommage au controversé président des États confédérés d’Amérique, Jefferson Davis, qui était apposée sur son commerce au centre-ville de Montréal.
À Halifax, la statue d’Edward Cornwallis, dans le parc qui porte son nom, donne lieu à tout un débat. Cet officier militaire britannique est considéré comme le fondateur de la ville, en 1749; la même année, il aurait promis une récompense monétaire à toute personne ayant tué un Amérindien micmac.