Faites le plein de nature dans le parc Algonquin

Couleurs de l’automne

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Publié 05/10/2010 par Charles-Antoine Rouyer

Les parcs provinciaux ontariens, le parc Algonquin notamment, sont l’endroit idéal pour aller admirer nos belles couleurs de l’automne et de faire le plein de plein air. Pendant la saison, un rapport de Tourisme Ontario fait le point de la progression des coloris, deux fois par semaine.

La saison estivale, pour sa part, s’est avérée excellente pour les parcs provinciaux en général, qui ont enregistré une hausse de près de 34% de leur fréquentation (au 31 juillet). Un été très ensoleillé et sans doute l’effet de la récession, les Ontariens partant en vacances plus près de chez eux, expliquent en partie ces chiffres. La moyenne annuelle est généralement de 9,5 millions de visiteurs.

Cette progression s’explique peut-être aussi par les efforts de Parcs Ontario de rejoindre les nouveaux venus au pays. Pour les nouveaux Canadiens (et les citadins en général) peu enclins aux sorties «dans le bois», Parcs Ontario élabore un nouveau programme de sensibilisation. Cet été, le parc Sibbald’s Point a ainsi mis sur pied un programme pilote: «Camping 101».

Progression des couleurs

Pour suivre l’avancée des belles couleurs de l’automne, Tourisme Ontario publie son Bulletin d’information, le mardi et le vendredi.

Le document de deux pages couvre six régions de la province: le Nord, le Centre, l’Est, la région d’Ottawa, le sud-ouest, la région de Niagara Falls et le Grand Toronto.

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Ce rapport combine pourcentages de changement, de 0 à 100 %, avec des descriptions des plus poétiques alternant ici les «jaunes lumineux» ou là «une belle palette d’orange vif et de rouge feu».

Chaque région est passée en revue en détail, précisant le changement (en date du vendredi 1er octobre), à Temegami (75 %), North Bay (100 %), dans les parcs provinciaux de Killarney (90 %) ou Algonquin (100 %), Parry Sound (80 à 90 %), Collingwood (50 à 60 %), entre autres.

Rappelons que les couleurs d’automne commencent à apparaître à la faveur de la diminution de la durée du jour, le signal pour que les arbres commencent à «s’endormir», et lorsque les nuits deviennent plus fraîches. La symphonie automnale débute donc dans les régions plus au Nord et progresse vers le Sud.

Le parc Algonquin, qui est situé au sommet d’un dôme du bouclier canadien à une altitude atteignant les 585 mètres («Algonquin Highlands»), aura des nuits plus fraîches plus tôt, expliquant des couleurs automnales plus précoces.

Rappelons au passage que c’est cette topographie particulière qui avait amené les exploitants de bois à demander la création d’un parc (en 1893), confirme Rick Stronks, naturaliste en chef du parc Algonquin.

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Les bûcherons acheminaient les troncs d’arbres par les rivières. Les exploitants voulaient ainsi éviter que des villages ne viennent couper la route de «la drave». Le parc Algonquin protège ainsi la source de 19 bassins versant, dont ceux de cinq rivières importantes coulant vers l’est (Pettawawa), le sud-est (Madawaska et Bonnechère), le sud-ouest (Muskoka) ou le nord-ouest (Amable du Fond).

Pourquoi ces couleurs

La chlorophylle, usine à photosynthèse de la feuille et qui lui confère sa couleur verte, disparaît petit à petit et laisse apparaître les pigments jaunes (caroténoïdes) déjà présents dans la feuille. L’apparition des rouge, mauve et orangé est plus compliquée, selon Sean Thomas, chercheur en foresterie à l’Université de Toronto.

À l’approche de l’hiver, l’érable va rapatrier une partie des nutriments (nitrogène et phosphore) de ses feuilles dans le tronc et les racines (soit la source de la sève au printemps qui donnera le sirop d’érable).

Mais les rayons ultra-violets du soleil peuvent nuire à ce procédé d’entreposage des nutriments. La feuille va alors synthétiser ces pigments rouges (anthocyanes) comme une forme de crème solaire.

Une seconde hypothèse avance que ces pigments pourraient servir à dissuader certains insectes, dont les pucerons, de venir s’attaquer aux feuilles pour se gorger de ces nutriments en cours de rapatriement.

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Hébergement au chaud

Rappelons enfin qu’il est possible de passer la nuit dans le parc Algonquin (et d’autres parcs), au chaud, dans un lit. Des chalets bien équipés (85 à 150,50$/nuit selon les parcs), voir des auberges privées le long de la route 60 qui traverse le Parc Algonquin. (D’anciennes cabanes de gardiens du parc sont également à louer, quoique plus rustiques et parfois plus difficile d’accès, 58 à 134,50$/nuit).

Enfin, le parc Algonquin et certains autres parcs proposent l’hébergement en Yourtes, ces tentes en dur, d’origine mongole, chauffées au poêle à bois et équipées de lits (91,50 $ la nuit pour 6 pers.).

Renseignements: www.parcsontario.com. Bulletin des couleurs: www.ontariotravel.net
(taper «fall report» dans le moteur de recherche, puis cliquer sur français) ou consulter carouyer.com pour les liens directs, davantage d’information sur «Camping 101» et d’autres photographies.

D’où viennent les visiteurs des parcs?

Contre toute attente, vu l’affluence de touristes internationaux notamment en automne, les visiteurs dans les parcs provinciaux proviennent principalement de l’Ontario (82 %), d’autres provinces canadiennes (11 %) et de l’étranger (7 %). Les voisins directs de l’Ontario, soient les Québécois et les Américains de Nouvelle-Angleterre arrivent en tête, suivis des Européens, notamment les Allemands, les Hollandais, les Suisses et les Britanniques.

Les visiteurs ontariens proviennent quant à eux du Grand Toronto (couronnes extérieures à l’exception de la Ville de Toronto) et du sud-ouest ontarien dans son ensemble, à égalité à près de 26%. Suivent ensuite en milieu de tableau la ville de Toronto (près de 14%) et l’Est ontarien (près de 12%). Le Centre de la province (env. 9%), le Nord (7%) et la région de Hamilton-Niagara (6%) arrivent en bas du tableau.

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Rappelons enfin qu’en Ontario, ce sont 9% de la superficie de la province qui sont protégés, soit la moyenne canadienne, la Colombie-Britannique et l’Alberta figurant en tête avec respectivement 14 et 12% de leur territoire protégé. Le Québec se situe proche de la moyenne nationale avec 8% alors que du côté du Nouveau-Brunswick, une province certes bien moins vaste, le chiffre est de 4,5%.

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