«Votre objectif est de faire de l’Ontario un endroit où les citoyens qui veulent apprendre, vivre et réussir en français ont la possibilité de le faire.» Cet objectif ambitieux fait partie du mandat que la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a remis le 25 septembre dernier à la ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur.
Cette année, par un souci de transparence, le mandat de chacun des membres du Cabinet ontarien a été rendu public. Cette première pour l’Ontario est fort louable puisqu’elle révèle la liste des initiatives prioritaires de chaque ministère. Et le fait que ces listes ne sont pas exhaustives passe un message: les individus qui militent en faveur d’un quelconque projet qui n’apparaît pas sur ces listes doivent travailler plus fort s’ils désirent que leur demande soit réalisée au cours du présent mandat.
«Continuer de collaborer avec les collectivités de la province pour augmenter le nombre de régions désignées en vertu de la Loi sur les services en français» signale que, d’ici quatre ans, au moins une nouvelle région s’ajoutera à la liste des agglomérations dont les résidents ont un accès plus facile aux services dans la langue officielle de leur choix. Il revient maintenant aux francophones qui vivent dans les régions non désignées de faire valoir que leur milieu rencontre les critères de désignation.
Devenir membre de l’Organisation internationale de la francophonie ne fait pas partie des priorités du gouvernement de l’Ontario, mais «veiller à l’amélioration continue de l’accès aux services en français au sein du système judiciaire, notamment en ce qui a trait aux services aux tribunaux» fait partie à la fois du mandat que Madeleine Meilleur a reçu en tant que ministre déléguée aux Affaires francophones que du mandat qu’elle s’est vue remettre en tant que procureure générale.
Pour le moment, il n’est pas possible de savoir si cette amélioration va inclure une version bilingue des formulaires de procédure civile. L’absence d’une version bilingue de ces formulaires prescrits par un règlement pris en application de la Loi sur les tribunaux judiciaires est, à mon avis, une malheureuse incitation pour que la partie francophone des couples exogames renonce à son droit d’employer le français et accepte de procéder seulement en anglais dans des procédures comme les requêtes conjointes de divorce et les requêtes de nomination de fiduciaires de succession.