Exactement 400 ans cette semaine

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Publié 27/07/2015 par Paul-François Sylvestre

On connaît beaucoup de choses sur Samuel de Champlain, surtout depuis les recherches de l’historien américain David Hackett Fischer (Le Rêve de Champlain, Boréal, 2011, traduction de Daniel Poliquin). Mais le lien de cet explorateur français avec l’Ontario passe souvent presque inaperçu. On corrigera le tir cette année en soulignant avec tambours et trompettes les 400 ans de la présence française en Ontario.

Si on souligne ce 400e anniversaire en 2015, c’est qu’on tient à rappeler le voyage que Champlain effectua en Huronie en 1615. Pourtant, on aurait pu célébrer ces 400 ans en 2010 puisque Étienne Brûlé est venu en Ontario en 1610.

Envoyé par Champlain, le «truchement» ou interprète Brûlé n’a pas laissé de traces écrites; il ne savait ni lire ni écrire et il y avait personne avec qui il pouvait échanger en français.

Champlain, lui, a raconté son voyage et, qui plus est, il a amené avec lui le missionnaire récollet Joseph Le Caron qui a célébré la première messe en Ontario le 12 août 1615. Voilà des preuves tangibles de présence française! D’où le choix de 1615 comme année de la première présence française en Ontario.

Champlain a ni plus ni moins vu les rives de l’Ontario dès mai 1613 puisqu’il s’est rendu jusqu’à l’île aux Allumettes, dans la rivière des Outaouais. C’est lors de ce voyage qu’il aurait vraisemblablement perdu son astrolabe.

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Comme les Algonquins se méfiaient des visées expansionnistes des Blancs et contrôlaient jalousement le va-et-vient sur la rivière des Outaouais, Champlain décida de rebrousser chemin. Disons qu’il a entr’aperçu un petit côté de l’Ontario actuel en 1613. Un petit clin d’œil.

Deux ans plus tard, Champlain suit la rivière des Outaouais jusqu’à la rivière Mattawa, emprunte le lac Nipissing, puis la rivière des Français et atteint la baie Georgienne le 1er août 1615.

Le but de l’explorateur est de s’allier aux Algonquins et aux Hurons-Ouendats pour livrer une bataille aux Iroquois. L’expédition échoue, Champlain est blessé et ses amis autochtones l’obligent à passer l’hiver de 1615-1616 en Huronie. Il en profite pour rédiger une description détaillée des mœurs et coutumes des Autochtones, puis rentre au Québec en juin 1616.

Quelles traces Champlain a-t-il laissées en Ontario?

Les toponymes Rideau et Chaudière – rivière et chutes près d’Ottawa – tirent leur origine d’une description précise qu’il a donnée.

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Un parc provincial de 2 550 hectares porte son nom près de Mattawa. Le canton de Champlain, près de Hawkesbury, est aujourd’hui peuplé à 70% de Franco-Ontariens et comprend des villages tels que L’Orignal, Vankleek Hill et L’Ange-Gardien.

Un organisme de recherche fondé en 1905 s’appelle The Champlain Society.

Il y a une école secondaire catholique Champlain à Chelmsford, une école élémentaire Champlain à Welland et une école publique Champlain Discovery à Pembroke.

Le Motel & Restaurant Champlain est situé à Plantagenet, le Centre d’accueil Champlain pour les aînés est à Ottawa et il y a le Centre d’accès aux soins communautaire de Champlain qui couvre tout l’Est ontarien.

Quant au lac Champlain, il fait un clin d’œil au Québec et au Vermont. Il faut bien partager l’explorateur!

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À lire aussi dans L’Express: Radio-Canada Ontario en direct du Rendez-Vous à Penetanguishene

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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