Le poisson est parmi les aliments les plus consommés au monde. Et avec lui, revient périodiquement une crainte, celle de la contamination au mercure. Devrait-on éviter d’en consommer?
Dans les années 1950, une contamination au mercure à Minamata, ville côtière du Japon, a été identifiée comme étant la source d’importants problèmes neurologiques dans la population — et de 14 décès. Le bilan, des années plus tard, serait estimé à 3000 malades.
Dès le début, on s’était rendu compte que ceux-ci provenaient surtout des familles de pêcheurs: leur alimentation en poissons et fruits de mer avait donc rapidement suscité des soupçons. On a fini par identifier, en 1959, une contamination au mercure dans le poisson, causée par les déversements, depuis les années 1930, d’une des plus grandes usines de produits chimiques du pays.
Cette catastrophe est demeurée longtemps dans l’imaginaire collectif, explique Dave St-Amour, professeur à l’UQAM, qui s’intéresse à l’effet des contaminants environnementaux sur le cerveau.
La «maladie de Minamata» a laissé l’impression que la consommation de poisson était dangereuse. «À Minamata, ces concentrations étaient toutefois 1000 à 10 000 fois plus élevées que ce que l’on mesure normalement», souligne-t-il.