Je suis fière de faire partie de notre mosaïque canadienne grandissante et de plus en plus -accueillante.
Je suis née à North York en 1989, un pied dans chacune de ces deux cultures canadiennes: ma mère est canadienne-française blanche et mon père est Jamaïcain noir. Moi, je vous dis que je suis un mélange. Je sais ce que c’est comment d’être différente et de ne pas appartenir pleinement à la culture dominante européenne. Les premiers colons se vantaient d’avoir découvert l’Amérique du Nord, malgré la présence de plus que 500 groupes autochtones différents qui y étaient depuis au moins 14 000 ans.
Je comprends ce qu’est le lot des peuples minoritaires et des groupes ethniques défavorisés qui ont à lutter pour trouver leurs places et leurs voix au sein de la société. Je comprends surtout qu’il faut gravir l’échelle du pouvoir grâce à nos qualités en tant que personnes et meneurs positifs et non pas en piétinant les têtes, les coeurs, les mains et les pieds des autres.
Quand j’ai assisté à l’ouverture du portail noir canadien, j’ai reçu la confirmation de tout ce que je croyais et que j’avais vécu jusqu’ici à une petite échelle. Je voyais des gens comme vous et moi, dignes de dialoguer avec la royauté, dignes d’être reconnus pour leurs contributions, leur courage à remporter des défis et les luttes des familles à travers des siècles pour fonder des foyers sécuritaires et trouver des postes bien mérités au sein de la société nord-américaine.
Mes yeux se remplissaient de larmes. J’avais le cœur gros à entendre parler des obstacles et des défis surmontés dans le passé; à saisir que nous en avons encore à surmonter aujourd’hui pour pouvoir atteindre notre plein épanouissement et arrêter la violence dans les rues qui est issue du désespoir et du déracinement ressentis par les jeunes.