Si le stress post-traumatique est bien connu, un nouveau concept tente de faire sa place en psychologie: la croissance post-traumatique.
Patrick Mortier, psychologue à Montréal, est un de ceux qui ont travaillé sur cette question. Dans le cadre de sa thèse de doctorat, il s’est attardé à la façon dont des survivants du génocide rwandais sont passés à travers cette épreuve.
Et son constat est étonnant: des années après, plusieurs rapportent se sentir grandi, avoir de meilleures relations interpersonnelles et une meilleure spiritualité.
En somme, ils développent «un sens de l’essentiel, explique le psychologue. «C’est l’idée d’une transformation qui s’opère.» Plus le traumatisme serait important, plus grande serait la probabilité d’une croissance post-traumatique.
La littérature est pavée d’exemples, mais les recherches scientifiques, elles, sont encore minces. Ce sont deux professeurs en psychologie de l’Université de Charlotte, Richard Tedeschi et Lawrence Calhoun, qui ont créé le terme de croissance post-traumatique (ou CPT) il y a tout juste une dizaine d’années.
Depuis, l’idée a tant et si bien fait son chemin que les psychologues croient pouvoir identifier les personnes susceptibles de grandir après un événement traumatisant. Il semblerait que même les Forces armées canadiennes évaluent le potentiel des soldats envoyés au front, pour déterminer leurs résiliences.