Et puis après?

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Publié 21/02/2006 par Gérald Fillion

La Baie est un joyau du commerce au détail au Canada, une grande entreprise, la plus vieille, fondée en 1670, qui passe aujourd’hui aux mains d’intérêts américains. Qu’est-ce que ça veut dire?

En 2006, à l’heure du marché libre et de la mondialisation, ça ne veut plus dire grand chose. Les chasses gardées, les intérêts nationaux, le chauvinisme corporatif existent encore, mais il ne faut pas s’attendre à ce que le gouvernement fédéral ne se lance dans une bataille pour garder La Baie entre des mains canadiennes.

Stephen Harper ne fera pas comme les Américains, qui ont tout fait pour empêcher l’acquisition de leur géant pétrolier Unocal par les Chinois. Il ne fera pas non plus comme les Français, qui sont montés aux barricades pour éviter que Danone soit achetée par Pepsi. Dans le cas de Unocal, des intérêts stratégiques étaient en jeu. Dans le cas de Danone, des intérêts culturels.

La Baie ne va pas bien, c’est une entreprise qui doit se renouveler, c’est un canard boiteux, le gouvernement canadien n’a rien à gagner à tenter de protéger ce fleuron national. Jerry Zucker, l’investisseur milliardaire américain, ira donc de l’avant avec l’acquisition des 550 magasins de La Compagnie de la Baie d’Hudson et on verra ce qui va se passer. Combien de magasins vont fermer? Combien d’emplois seront supprimés? Quelles stratégies seront adoptées? On aura bientôt des réponses…

Rebondissement

La société britannique Mittal Steel, le plus grand producteur d’acier du monde, a déposé une offre de 22,8 milliards $ US vendredi dernier pour acheter Arcelor, une entreprise du Luxembourg, qui est sur le point de conclure l’acquisition de la Canadienne Dofasco pour 5,5 milliards $ CAN. C’est là que le jeu devient intéressant. Si Arcelor accepte l’offre de Mittal, cette dernière vendrait Dofasco à ThyssenKrupp de l’Allemagne, qui se battait jusqu’à tout récemment contre Arcelor pour acheter l’aciérie canadienne. Fascinant, n’est-ce pas?

L’offre de Mittal pour Arcelor est de 24,50$ US. Le marché a été surpris et l’action d’Arcelor s’est envolée en bourse. Et la suite sera passionnante, restez bien branché!

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Prévisions révisées

La Banque du Canada a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour 2006, mais a aussi revu à la baisse ses prévisions pour 2007. Et c’est probablement ce qui explique son changement de ton dans le communiqué accompagnant la hausse des taux d’intérêt la semaine dernière. Plutôt que d’envisager des hausses pour les 4 à 6 prochains trimestres, la banque centrale a indiqué qu’elle allait «relever quelque peu le taux directeur», une promesse plutôt modeste.

Dans sa mise à jour de jeudi dernier, la Banque prévoit que l’économie canadienne va croître à un rythme de 3,1% cette année. C’est deux dixièmes de plus que ce qui était prévu par l’institution en octobre. En 2007, la croissance devrait redescendre à 2,9%.

Nouveau revers

La Cour suprême des États-Unis a refusé d’entendre la requête du fabricant du Blackberry Research in Motion, qui en appelait d’une décision de la cour fédérale dans le litige en matière de brevet l’opposant à la firme NTP. Cette société affirme que cette défaite de RIM pave la voie à une demande d’injonction qui interdirait la commercialisation du Blackberry aux États-Unis. Research in Motion affirme que rien n’est encore joué alors que des procédures sont encore pendantes devant un tribunal de la Virginie.

Gérald Fillion anime Capital Actions à RDI, du lundi au vendredi à 18h30.

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