Maintenant que nous sommes venus au secours des biens nantis en injectant dans leur crise financière de très importants fonds publics, peut-être pourrions-nous songer à la très vaste majorité de la population mondiale pour qui la crise n’a rien de temporaire et de superficiel.
Je songe bien sûr à la majorité de démunis pour qui les retombées toujours promises par notre système économique n’ont jamais lieu, qui travaillent encore et toujours comme de véritables esclaves sur des sites ou dans des ateliers de la misère, quand ils ne sont pas carrément exclus de la société.
La forme de microcrédit pratiquée au Bangladesh et ailleurs par la banque Grameen devrait à mon avis être la voie à suivre, à court terme, pour répondre à cette véritable crise et s’attaquer sérieusement à l’élimination de la pauvreté. Si le microcrédit n’a pas pour fondement l’entraide et la solidarité, comme le serait un partage juste et équitable des ressources et des moyens de production, il contribue néanmoins à court terme à sortir d’importantes couches de la population de la misère et à leur redonner la dignité.
Nos députés fédéraux doivent absolument sortir de leur silence sur cette question et obliger nos institutions internationales, comme la Banque mondiale, à se tourner résolument vers la forme éprouvée de microcrédit pratiquée par la banque Grameen.