Louis L’Allier a remporté le prix Christine-Dumitriu-van-Saanen en 2010 pour son premier roman, Les danseurs de Kamilari. Je m’aventure à prédire qu’il gagnera un autre prix pour son second roman, Les cendres de l’Etna. C’est un heureux mélange de mythologie et de criminologie.
Professeur agrégé de langue et de littérature grecques à l’Université Laurentienne, Louis L’Allier se sert de la philosophie présocratique comme aimant pour attirer la Française Annabelle Rousseau et le Canadien Olivier Lespérance en Sicile, où ils mènent une mystérieuse enquête sur les traces du philosophe Empédocle d’Agrigente, disparu en 435 avant notre ère dans le cratère de l’Etna.
De toute évidence, l’auteur s’est rendu en Sicile, à Agrigente, avant d’écrire ce roman. Il décrit les lieux avec précision et glisse des renseignements historiques fort intéressants. C’est le cas pour l’église Sainte-Marie des Grecs «construite sur les lieux mêmes d’un ancien temple, celui-ci dédié à Athéna».
L’Allier note, en passant, que les temples grecs les mieux conservés se trouvent en Sicile. Il nous rappelle que la Sicile mérite bien le nom que lui a donné Homère, soit Trinacrie ou île aux trois pointes. La Sicile est une île en Europe, avec un éléphant d’Afrique et des colons venus d’Asie.
Est-ce que Les cendres de l’Etna est un roman historico-philosophique? On pourrait le croire avec toutes les références à Empédocle, Platon, Socrate, Pindare, Xénophon, etc., et les nombreuses notes en bas de page, dont une sur 17 traités astrologiques, magiques et alchimiques écrits en grec autour des IIe et IIIe siècles de notre ère.