Le projet de loi C-51, destinée à prévenir d’éventuels actes terroristes au Canada, inquiète de nombreux défenseurs de l’environnement. «Définition trop vague», «projet trop large», «risque de glissement»… D’aucuns croient qu’il s’agit d’un complot contre le mouvement écologiste.
«C’est la première fois, en 30 ans, que j’assiste à une telle dérive: on confond la violence et le terrorisme avec l’expression des droits et des libertés», soutient Michel Bélanger, cofondateur et administrateur du Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) et coauteur d’un billet de blogue, Projet de loi C-51: la dérive autoritaire du gouvernement fédéral, cosigné avec David Robitaille, professeur de droit constitutionnel et droits humains à l’Université d’Ottawa.
Cette loi C-51 pourrait «criminaliser la dissidence», a déclaré à Radio-Canada Rania Massoud, porte-parole de Greenpeace Canada.
«Si je défends une espèce en péril ou tente de bloquer l’implantation d’un pipeline, est-ce que je commets des actes terroristes au sens de la nouvelle loi? Et comment savoir si je risque d’être placé sous écoute ou d’être arrêté?», renchérit Michel Bélanger. De nombreuses manifestations perdraient leur caractère licite exposant les participants à de plus fortes sanctions.
À la Fondation David Suzuki, Karel Mayrand dénonce même dans un récent article la création d’une «police politique».