À Toronto pour défendre le film Le Havre, du Finlandais Aki Kaurismäki, l’acteur et comédien, André Wilms, a bien voulu nous parler du tournage, de sa relation avec Kaurismäki et du cinéma d’aujourd’hui. Âmes sensibles s’abstenir, le vieux bonhomme, ancien maoïste (comme la moitié des jeunes Français de l’époque) ne mâche pas ses mots sur ses contemporains!
Ce n’est pas la première fois que vous travaillez avec Aki Kaurismäki. Qu’est-ce qui vous plaît chez ce réalisateur?
Déjà je ne suis pas vraiment un acteur. J’aime beaucoup travailler avec Kaurismäki, parce que je trouve qu’il y a trop de films, on en voit trop, il y en a des centaines, des millions et lui je trouve qu’il a une façon à lui de raconter les choses, c’est un grand réalisateur, c’est un des seuls grands réalisateurs qu’il reste, il en reste une dizaine peut-être au monde, le reste c’est cet horrible dégueulis d’images qu’on est obligé de s’enfourner! Déjà quand tu vois le programme du festival tu te dis, mais putain arrêtez de faire des films les mecs! Il y a une overdose d’images.
Votre personnage s’appelle Marcel dans le film, comme dans La vie de Bohème.
Marx, Marcel Marx il s’appelle. C’est très important! C’est bien de redire de temps en temps Marx, c’est pas mal que les gens l’entendent. Maintenant c’est un gros mot! Dans le film Le Havre, on voit une certaine frange de la population française qu’on voit de moins en moins à l’écran? Qu’est ce que vous en pensez? Il y a chez Aki Kaurismäki une chose qui est assez juste. Il a une énorme nostalgie du cinéma français, Renoir, à une époque où il y avait encore des corps prolétariens dans le cinéma français.