En parallèle de la polémique qui a entouré l’accueil du secrétaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) Abdou Diouf, les médias francophones semblent avoir globalement oublié que se tenait une conférence à Winnipeg au Manitoba. L’ancien président du Sénégal y a réitéré son désir de s’impliquer plus largement dans les opérations de maintien de la paix, évoquant notamment une étroite collaboration avec l’ONU.
L’organisation a également déploré le fait que plus de la moitié du contingent des casques bleus déployés dans le monde le soient dans des pays de l’OIF, sans que le problème de la formation linguistique ne soit posé. Enfin, si les engagements en matière de lutte contre les marchés parrallèles et la protection du statut de réfugié ont été renouvelés, conformément à ce qui était prévu, un autre problème a été évoqué: la question des 250 000 «enfants soldats». Une situation qui sera probablement étudiée plus en profondeur lors du XIe Sommet de la Francophonie, qui se tiendra en Roumanie en septembre prochain.
L’Express: Cette conférence de Saint-Boniface est-elle plus un bilan de la bonne tenue des engagements pris par les chefs d’États où est-il question d’affiner encore les points névralgiques de votre action?
Abdou Diouf: Cette conférence a constitué une occasion privilégiée de renforcer notre dispositif de la Déclaration de Bamako qui définit le cadre de l’action de l’OIF dans les domaines de la paix, de la démocratie et des droits de l’Homme. À Saint -Boniface, il a également été question de faire le point sur la mise en œuvre des engagements pris, au fil des Sommets, par les chefs d’État et de gouvernement dans les domaines de la prévention des conflits et de la sécurité humaine.
Je pense notamment à la lutte contre le commerce illicite des armes légères et de petits calibres, à l’élimination des mines antipersonnelles, à la protection des enfants dans les conflits armés, et j’en oublie. J’ai d’ailleurs noté avec satisfaction que la quasi-totalité des États de l’OIF avaient ratifié les principales conventions dans les domaines du droit humanitaire et dans celui des réfugiés, en particulier les Conventions de Genève de 1949.